Collectif des prisonnièr(e)s des
Cellules Communistes Combattantes
Déclarations particulières
au procès
Ultime prise de parole, 19 octobre 1988
[ Textes réécrits à partir de notes ]
Ceci sera
notre dernière intervention dans ce procès.
Nous avons
déjà expliqué en quoi tout le cirque des dernières semaines n'était qu'un
moment de la lutte des classes. Plus particulièrement une contre-offensive des
forces du régime contre notre organisation, les Cellules Communistes
Combattantes, et leur juste direction marxiste-léniniste.
Nous arrivons maintenant à la fin des « débats » de ce procès. Nous y sommes intervenus
plusieurs fois malgré le fait que ses tenants et aboutissants soient entièrement
déterminés par les intérêts du régime.
Nous sommes intervenus, du mieux que nous
pouvions, pour faire jaillir quelques étincelles de vérité dans les sombres
trafics, les manœuvres obscures qu'entretient l'appareil judiciaire pour
parvenir à ses fins. Par plusieurs exposés, certainement trop schématiques,
nous avons dénoncé et mis en accusation cet appareil judiciaire, son
fonctionnement et ce procès comme n'étant rien d'autre qu'une attaque globale à
l'encontre des intérêts du prolétariat, à travers une attaque directe contre
une organisation communiste révolutionnaire.
Nous avons démasqué différentes magouilles
par lesquelles la bourgeoisie a vainement tenté de masquer cette réalité.
Rappelons-en juste quelques-unes : l'amalgame entre notre
organisation et des éléments qui lui sont étrangers — et même directement
ennemis ; la manipulation d'un jury écrémé de cinq ouvriers par les
récusations successives du procureur, jury destiné à recouvrir du vernis de « légitimité populaire » les basses-œuvres de la
contre-révolution ; l'assommoir idéologique présentant le
droit, les lois et le système judiciaire bourgeois comme des facteurs a-historiques
transcendant l'antagonisme des classes, etc.
Enfin, nous avons également exposé à grands
traits les bases théoriques, la ligne politique, les principes stratégiques et
les choix tactiques de la lutte de notre organisation, clarification
indiscutablement bienvenue face aux caricatures falsifiées qui en ont été
présentées ici. Des flics aux médias, des « parties
civiles » au procureur, sans oublier les procès-verbaux des gendarmes
rapportant déformés nos propos dans ce box, personne n'a manqué au chœur des
faussaires.
Nous avons encore expliqué ceci : que les sbires du régime bourgeois puissent monter un procès
contre des révolutionnaires communistes n'est qu'un reflet du rapport de force
actuel entre le régime et les forces du prolétariat. C'est dans cette mesure
que nous avons choisi, contraints, de nous battre sur un terrain délimité par
l'ennemi. Parce que notre classe ne dispose pas encore des forces organisées
nécessaires pour empêcher que se tienne pareil procès servant la bourgeoisie ni
celles nécessaires pour imposer une justice mettant en jugement cette
bourgeoisie.
Dans l'attente confiante du jour qui verra
le prolétariat imposer sa loi, et pour hâter son avènement, nous avons donc
choisi d'être présents à ces audiences, malgré le fait que leur cadre frelaté
soit exclusivement celui du pouvoir ennemi. Nous avons pris cette décision
parce que le devoir des militants communistes est de faire face, toujours et
partout, pour servir avec fermeté et combativité la cause de leur organisation,
de la lutte révolutionnaire du prolétariat.
Les débats se terminent donc. Nous avons
lutté du meilleur de nos forces ici, comme nous luttions hier, comme nous
lutterons demain : « Jusqu'à
la victoire, toujours ! ». Maintenant nous
n'avons plus rien à faire dans ces lieux.
Ce qui va suivre au programme de ce théâtre
policier ne nous concerne plus. Ce n'est pas contre nous, personnellement, que
les diverses parties réunies ici vont s'acoquiner pour formaliser la
continuation de notre captivité, c'est contre le mouvement de classe, contre
les intérêts du monde du Travail, contre la lutte révolutionnaire. Nous, nous
sommes des militants communistes, notre vie appartient à la lutte révolutionnaire
du prolétariat et, de ce fait, tout jugement contre nous est avant tout un
crime contre cette lutte et contre cette classe. L'arrêt qui sera rendu ici ne
sera rien de plus qu'un misérable acte policier visant à priver — le plus
longtemps possible — les forces de la révolution de quatre militants
dévoués, rien de plus qu'un acte terroriste à l'adresse de la conscience
sociale.
Nous savons
que l'Histoire démentira ce jugement, la victoire est déjà dans notre camp.
Vivent
les Cellules Communistes Combattantes !
En avant vers la Révolution communiste !
Tout le pouvoir aux travailleurs !