Cellules Communistes Combattantes
Première campagne anti-impérialiste d’Octobre
Action contre Honeywell, 8 octobre 1984
Après nos attaques contre les sociétés Litton Business et MAN, nous, Cellules
Communistes Combattantes, avons attaqué ce matin du 8 octobre 1984 le QUARTIER
GÉNÉRAL POUR L’EUROPE DE LA MULTINATIONALE US HONEYWELL, avenue Henri Matisse à
Evere, à quelques centaines de mètres du siège de l’OTAN ... C’est donc à tous les niveaux que nous nous
rapprochons du cœur de la bête !
L’attaque du QG d’HONEYWELL EUROPE, sis à côté de
l’immeuble HONEYWELL SA qui limite ses activités à la Belgique, a été réalisée
au moyen d’une forte charge que notre Cellule y a placée malgré le dispositif
policier et les mesures de sécurité prises par HONEYWELL ( caméras, vigiles, etc. ).
Cette action s’inscrit exactement dans l’esprit de la « Campagne anti-impérialiste d’octobre » que nous avons débutée le 2 de ce mois, car en
effet le trust HONEYWELL,
multinationale bien connue de l’électronique et de l’informatique, collabore activement au programme de
construction des missiles Cruise en fournissant,
entre autres, l’électronique du système de direction.
Honeywell, c’est aussi le principal
fournisseur dans la fabrication des missiles intercontinentaux
de type « MX Peacekeeper », le fabricant des systèmes de navigation du
bombardier géant B-52 ( actuellement équipé de la version
air-sol des missiles Cruise-type AGM86 ), et le producteur d’une gamme d’armements allant
des torpilles aux radars, des ordinateurs militaires aux bombes à
fragmentations ce qui place Honeywell
parmi les 20 principaux collaborateurs militaires des USA.
Et comme nous avons un peu de mémoire, nous rappellerons que
c’est Honeywell qui avait
fabriqué l’ordinateur qui coordonnait les bombardements massifs de 1972 sur le Nord
Vietnam, et que la FRACTION ARMÉE ROUGE — Commando du 15 juillet — a détruit
lors de son attaque contre le QG de l’armée américaine en Europe, Heidelberg.
Le nouveau coup porté ce matin contre Honeywell permet maintenant d’exprimer
un point de vue que nous n’avions pas encore soulevé et qui est essentiel.
Voici quelques faits :
— Le 14 octobre 1982, le groupe révolutionnaire « DIRECT ACTION »
a attaqué à la bombe ( un camion piégé de 200 kg
d’explosifs ) la compagnie industrielle LITTON
SYSTEM CANADA LTD, à l’endroit même où sont fabriqués les systèmes de guidage
des Cruise, causant ainsi des dégâts très importants.
— Le 23 juin 1983, à Düsseldorf, LITTON BUSINESS SYSTEM
a été attaqué par des révolutionnaires qui y ont placé une bombe incendiaire.
— Le 19 septembre 1983, les CELLULES RÉVOLUTIONNAIRES
ont fait sauter le centre informatique de l’usine MAN de Mayence ( RFA ) où sont fabriqués les châssis des véhicules
porteurs et lanceurs des missiles Pershing.
— Le 20 novembre 1983, c’est HONEYWELL BULL à
Düsseldorf qui est à son tour attaqué par les CELLULES RÉVOLUTIONNAIRES.
— Le 14 décembre 1983, une Unité de I’UNITED FREEDOM
FRONT a attaqué, également à l’explosif, les bureaux et les installations d’HONEYWELL à New York.
Nous n’avons cité ici que les actions connues et dirigées
contre les trois sociétés que nous avons, à notre tour, attaquées, mais c’est
quotidiennement et dans le silence des médias bourgeois que les militants
révolutionnaires, dans tous les pays, sabotent les préparatifs et la production
de guerre. La convergence des cibles entre, dans ce cas-ci, des militants des
USA, du Canada, d’Allemagne fédérale et de Belgique n’est certes pas le produit
du hasard. La mondialisation dos rapports d’exploitation dans la phase impérialiste
a pour conséquence immédiate une homogénéisation croissante des antagonismes
sociaux au cœur des centres impérialistes que sont l’Amérique du Nord et
l’Europe Occidentale. Tous, mis aujourd’hui face aux menaces de guerre, c’est
par millions que les travailleurs d’Amérique du Nord et d’Europe Occidentale,
les peuples entiers disent NON aux options bellicistes de « leurs »
gouvernements.
Comme les quelques exemples cités plus haut le démontrent,
de la guérilla contre le militarisme impérialiste aux oppositions de masse, un
souffle d’espérance révolutionnaire traverse — avec des hauts et des bas — tout
le secteur central de l’impérialisme ;
mais cela ne veut certainement pas dire que l’unité politique objective existe
à travers tous ces courants. Nous, communistes révolutionnaires, pensons que
les directives de Lénine sont d’une grande pertinence à ce propos et nous les
mettrons en application :
« Ils [les communistes] participeront
activement à tout mouvement et à toute manifestation sur ce terrain, mais ils
ne tromperont pas le peuple en laissant croire qu’en l’absence d’un mouvement
révolutionnaire il est possible de parvenir à une paix sans annexions, sans
oppressions des nations, sans pillages, sans que subsiste le germe de nouvelles
guerres entre les gouvernements actuels et les classes actuellement
dirigeantes. Tromper ainsi le peuple ne ferait que porter de l’eau au moulin de
la diplomatie secrète des gouvernements belligérants et de leurs plans
contre-révolutionnaires. Quiconque désire une paix solide et démocratique doit
être partisan de la guerre civile contre les gouvernements de la bourgeoisie. »
Et c’est aussi dans cet esprit que nous faisons nôtres les
positions des Brigades Rouges / PCC :
« La toile de fond que le prolétariat
international a face à lui est très précise :
le capitalisme s’apprête à lui faire payer le prix le plus cher que son système
social est obligé de présenter cycliquement aux masses qu’il exploite et
opprime : la guerre. »
« Mais un mot d’ordre unit les
exploités : TRANSFORMER LA GUERRE IMPÉRIALISTE
EN RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE POUR LE COMMUNISME ! ! ! »
« Dans la maturation accélérée de la
crise du capital vers la guerre, une occasion exceptionnelle s’offre au
prolétariat international : celle de faire un important pas en
avant dans le processus global de la révolution prolétarienne mondiale en
conquérant le pouvoir politique dans un ou plusieurs pays capitalistes. »
« En particulier, la possibilité de
battre la bourgeoisie dans les pays capitalistes avancés est aujourd’hui complètement
accessible et ainsi asséner un coup décisif à l’impérialisme. Mais pour cela,
pour ne pas se faire surprendre au dépourvu devant la précipitation des
événements, il faut développer l’unité objective du prolétariat partout dans le
monde par une unité consciente de son avant-garde communiste. Il faut que les
communistes de tous les pays s’acheminent résolument vers la construction d’une
nouvelle INTERNATIONALE COMMUNISTE fondée RIGOUREUSEMENT SUR LES PRINCIPES DU
MARXISME-LÉNINISME. »
Notre attachement aux principes de l’Internationalisme
Prolétarien repose à la fois sur la nécessité pour le prolétariat mondial de
s’unir pour pouvoir réellement faire face à une bourgeoisie impérialiste depuis
longtemps organisée au plan transnational, ainsi que sur l’obligation dans la
marche vers le communisme de faire progresser simultanément l’ensemble de
l’humanité : « Ou il y aura le communisme pour tous, ou il n’y aura de communisme pour
personne. » Cet attachement à l’Internationalisme
Prolétarien est et sera toujours présent dans notre politique.
Un dernier point que nous voulons aborder concerne le choix
de notre pratique actuelle : l’action politico-militaire. La
forme d’action pratiquée principalement par les Cellules Communistes
Combattantes est la guérilla urbaine comme choix stratégique que nous proposons
au mouvement ouvrier et anti-guerre de ce pays pour dépasser dans un pas
qualitatif la crise cul de sac du mouvement révolutionnaire. Nous ne prétendons
certainement pas que les actions politico-militaires peuvent exclure toutes les
autres formes de lutte développées par le prolétariat depuis deux siècles, mais
nous affirmons avec force qu’il s’agit maintenant d’une alternative stratégique
nécessaire à notre victoire sur les plans de la bourgeoisie, victoire inconnue
pour les travailleurs depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Depuis des
décennies, le mouvement social et ses prétendus dirigeants révolutionnaires
sont allés jusqu’au bout des possibilités des vieilles recettes démocratiques
de combat, et il apparaît maintenant à celui qui n’est pas aveugle qu’elles ne
suffisaient pas et surtout qu’elles ne pouvaient pas suffire ! Les manifestations de masse, violentes ou non, les
grèves, générales ou pas, l’activité syndicale, offensive ou de trahison, les
bulletins de vote, à gauche ou à droite, n’ont apporté au mouvement
anti-capitaliste et à son prolongement anti-guerre que des défaites coûteuses
et démoralisatrices.
L’ouverture d’un front politico-militaire de guérilla
anti-impérialiste n’est certes pas la recette miracle qui balayera des années
d’humiliation, de défaites et de découragement, mais elle peut et doit servir
de base et de tremplin pour la relance de l’offensive anti-capitaliste dans ce
pays.
C’est l’étincelle qui doit nous dépêtrer des pièges gluants
du parlementarisme et de la concertation. On ne discute pas avec les
exploiteurs de l’humanité, on les bat !
Le crétinisme parlementaire est d’autant plus misérable qu’à l’heure de
l’impérialisme transnational, le parlement n’est plus qu’un décorum poussiéreux ; les vraies décisions concernant notre avenir — et
non les minables palabres communautaires — sont prises dans les instances supranationales
( et extraparlementaires ) des vautours :
les états-majors des multinationales, le Fonds Monétaire International, la CEE,
l’OCDE, l’OTAN, la Banque Mondiale, etc.
Nous disons aussi qu’il serait erroné et réformiste de ne
voir dans notre pratique de lutte armée, et surtout dans la lutte armée en tant
que stratégie, qu’un moyen radical de refuser les Cruise
ou les Pershing, ou encore de se battre contre les projets de la mafia Martens-Gol. Le mouvement révolutionnaire a des tâches dans
lesquelles la lutte armée joue un rôle
historique : la révolution sociale pour le
communisme, la dictature du prolétariat et la construction d’un socialisme en
marche vers la société sans classe et sans État.
C’est dans cette marche vers une humanité nouvelle,
l’humanité d’où seront bannis la misère et l’exploitation, l’obscurantisme et
le désespoir, que nous voulons nous inscrire maintenant en assumant notamment
le lieu de l’affrontement militaire avec la bourgeoisie, car cet affrontement,
pour tout révolutionnaire sincère, est inéluctable. Le pouvoir sur notre vie,
l’autonomie de la classe ouvrière ne nous tombera jamais gratuitement dans les
mains : nous devrons l’arracher des
griffes de la bourgeoisie qui se donne tous les moyens de sa dictature, police,
gendarmerie, prisons, armée, etc. Face à cela, les travailleurs doivent se
donner les moyens de leur politique, ET LA GUÉRILLA EST L’UN DE CES MOYENS.
Comme l’a souligné Engels :
« L’émancipation du prolétariat se
manifeste aussi sur le plan militaire, et il saura créer de nouvelles méthodes
de combat qui lui sont spécifiques. »
Et Lénine : « La crise a montré que la bourgeoisie enfreint la légalité dans tous les
pays, même les plus libres, et qu’il est impossible de conduire les masses à la
révolution sans constituer une organisation clandestine pour préconiser,
discuter, apprécier et préparer les moyens de la lutte révolutionnaire. »
« CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA
GUERRE CIVILE ! »
Organisons-nous et frappons sans relâche !
EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE L’ORGANISATION COMBATTANTE
DES PROLÉTAIRES !
EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !
TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !
Cellules Communistes Combattantes
pour la construction de l’Organisation Combattante
des Prolétaires
Quelques mises au point nécessaires. Les 4, 5 et 6 octobre
1984.
Il nous paraît important, vu l’ampleur des échos suscités
par les actions des Cellules Communistes Combattantes contre LITTON BUSINESS et
contre MAN, de répondre politiquement à certaines interrogations, à certaines
interprétations erronées et déjà aux calomnies à propos de notre combat
politico-militaire. Ce texte est donc un peu « brut », mais sans pour autant être une
chronique sensationnaliste de faits-divers ...
il exprime nos positions, réactions face au mouvement que nous avons déclenché.
En premier lieu, et de façon PRINCIPALE ET DÉFINITIVE, il
nous faut affirmer la réalité et ses tenants politiques en ce qui concerne
cette mystification qui tente de présenter les Cellules Communistes
Combattantes comme étant politiquement et organiquement liées à Action Directe.
Cette précision s’impose d’autant plus que cette idiotie est de plus en plus
répandue dans les médias au fil des jours. Nous allons définir et expliquer
plusieurs points qui indiquent pourquoi les Cellules Communistes Combattantes
sont objectivement indépendantes d’Action Directe, et
pour quelles raisons la bourgeoisie et ses flics tentent de faire croire le
contraire.
Pour les communistes, la recherche de l’unité sur des bases
politiques sérieuses, sans compromis, est un devoir historique. Ce qui veut
dire que si l’unité politique et organisationnelle globale était possible avec
Action Directe, nous la réaliserions immédiatement afin de faire progresser
notre cause commune dans un pas qualitatif. Et ce pas ne nous semble pas
franchissable aujourd’hui, même si nous pensons que les dernières actions
menées par Action Directe et le discours qui les porte sont une qualité
nouvelle dans sa lutte politique depuis 1979.
Mais si nous sommes, par certains côtés, critiques par
rapport à Action Directe, nous le sommes solidairement et de la même façon que
nous exigeons qu’elle le soit par rapport à nous afin de faire progresser la
lutte armée pour le communisme dans les métropoles. La critique et la
solidarité entre révolutionnaires sont des choses concrètes, une partie de
notre identité qui est incompréhensible pour la bourgeoisie dont les rapports
ne sont que domination et concurrence. Cela semble aussi incompréhensible pour
beaucoup de journalistes ... ou de ministres qui ne peuvent
imaginer que l’unité politique ne se fait pas sur l’emploi d’explosifs ou
d’autres pratiques militaires. Au même registre, Gol
ferait mieux de se taire quant à notre « digestion » de l’œuvre politique de Karl Marx, car nous ne le
reconnaissons pas vraiment comme juge compétent à ce sujet, mais plutôt comme
cible privilégiée pour ceux qui ont du marxisme une saine lecture !
Donc, nous le répétons avec force, et parce que seule la
vérité est révolutionnaire : LES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES ET ACTION DIRECTE SONT TOTALEMENT
DISTINCTES, TANT AU NIVEAU DE LA DIRECTION POLITIQUE QUE DE L’AUTONOMIE DES STRUCTURES.
Nous attendons enfin, de la part des camarades d’Action
Directe, qu’ils fassent le plus rapidement possible une communication
clarifiant leur autonomie par rapport aux Cellules Communistes Combattantes et
à notre combat.
Si maintenant, dans des cas ponctuels et sur des tâches
définies, des combattants de diverses structures luttent ensemble, nous
expliquerons la qualité de l’unité politique particulière à chaque cas et son
intérêt. Car, au-delà de la réalité de notre autonomie, il y a la recherche du
développement global des forces communistes dans le monde. « À l’organisation internationale du capital doit
répondre l’organisation internationale des travailleurs. »
Nous comprenons la pratique policière développée cette
semaine — de nous amalgamer à Action Directe — à plusieurs niveaux. Nous sommes
aussi confortés dans cette analyse par le fait que de fausses informations,
fabriquées de toutes pièces ( comme
par exemple celle parue dans La Dernière Heure du vendredi indiquant que nos
communiqués étaient imprimés sur un papier semblable à celui ayant servi à la
confection des tracts d’Action Directe ! ) sont
répandues dans le but évident de masquer la vérité.
La première des raisons de l’amalgame Cellules Communistes
Combattantes / Action Directe est simplement policière : il faut une piste et en voilà une bien bonne que
l’on exploite, quitte à raconter n’importe quoi, même ce que les rapports de
police démentent ... Il faut justifier l’existence et
les subsides ( qui
pour une fois ne manquent pas ) de ce
Groupe lnterforces Anti-terroristes et lui décerner
quelques bons points. Nous en profitons pour rappeler à cette occasion, à ceux
qui nous rendront responsables de son existence, qu’il nous est — au niveau
public — largement antérieur, car ce n’est pas pour rien, ni contre rien, que
l’OTAN a choisi notre pays pour installer ses camps retranchés.
La seconde de ces raisons, et la plus importante à dénoncer
politiquement, est le contenu de cette manœuvre. Ce que veulent faire croire
les flics, c’est que l’apparition / développement d’une pratique de guérilla révolutionnaire en
Belgique n’est pas possible, qu’elle ne peut être liée qu’à une initiative
extérieure, un « produit d’importation » : en fin
de compte débiliser l’opposition anti-impérialiste,
infantiliser les forces communistes dans ce pays.
Voilà la vraie raison de cet amalgame :
faire croire qu’il n’y aurait pas de raisons objectives, de légitimité concrète
à la lutte révolutionnaire ici, que tout cela ne nous concerne pas. Et bien
non, c’est le contraire qui se passe, la crise économique frappe les
travailleurs et les travailleuses dans ce pays comme dans peu d’autres, la
Belgique est une plaque tournante de l’impérialisme et un des principaux
centres de l’OTAN, enfin nous vivons dans un pays où la classe ouvrière a bien
plus d’une fois démontré sa grande combativité ... Tout cela ne peut se concrétiser aujourd’hui que dans une
radicalisation de la lutte révolutionnaire.
La troisième de ces raisons, liée à la mise en épingle
médiatique des Cellules Communistes Combattantes, vise à nous identifier au « monopole »
de la guérilla révolutionnaire, comme ce fut fait il y a quelques années par
rapport à la Fraction Armée Rouge ouest-allemande, afin d’en déposséder
l’ensemble du mouvement révolutionnaire. Donc, de ce « monopole »
nous n’en voulons pas ! Nous n’en voulons pas aujourd’hui, car si nous nous
définissons en tant que cellules, c’est parce que pour nous, l’Organisation révolutionnaire structurée, puissante, capable
concrètement de défendre la ligne politique et la stratégie prolétarienne
gérant le chemin à parcourir par la classe ouvrière pour la prise du pouvoir
politique, économique et militaire, cette Organisation n’existe pas et il faut
la construire.
Cette Organisation ( telle par exemple les Brigades
Rouges PCC ) pourra et devra prétendre à la
direction du mouvement révolutionnaire et de la guérilla. Mais ici, tout reste
à faire et une multitude d’expériences diverses de combat radical
anti-capitaliste devront encore naître pour que de leur fusion, de leurs
apports et de leurs contradictions, émerge l’Organisation
combattante des prolétaires.
Nous n’avons donc aucune honte à reconnaître que nous ne
sommes aujourd’hui que de très, trop, faibles forces dont la puissance réside
dans l’alternative offensive que nous ouvrons dans ce pays face à la
dégénérescence des mouvements anti-guerre et ouvriers induite par leurs
directions révisionnistes — si pas bourgeoises — ne voyant pas plus loin que
leur régionalisme, par des syndicats capitulards ou par des pacifistes
démocrates.
Cette alternative de lutte révolutionnaire que les Cellules
Communistes Combattantes ont eu l’honneur d’initier dans ce pays, il faut à
présent que tous les communistes véritables s’y engagent, l’amplifient,
l’approfondissent. Cette phase de la construction de la guérilla
révolutionnaire est la plus difficile. Ulrike Meinhof
l’a souligné et le Che en a fait l’expérience en
Bolivie ; mais nous ne craignons pas cette
phase pour la simple raison qu’elle est incontournable et qu’il faut que tous
les militants et les travailleurs de ce pays s’engagent à contrer efficacement
et dans une perspective historique révolutionnaire les projets patronaux, les
projets politiques et militaires de la bourgeoisie impérialiste.
Une autre chose :
nous avons eu l’occasion d’entendre GoI s’expliquer à
propos de la « lutte anti-terroriste » qu’il comptait mener avec son complice Nothomb. Il y a plusieurs points à souligner à ce sujet.
Premièrement, ce pitoyable comédien tente de nous faire croire que les énormes
forces de répression ( toujours
anti-terroristes ) dont cet état s’est doté sont des
réponses à l’attaque de la synagogue de la rue de la Régence à Bruxelles ou à
nos actions ( dans l’action contre la synagogue,
très sélective : il n’y avait que des flics et les
services de sécurité sionistes, nous voyons une juste réponse de la résistance
palestinienne à l’impérialisme sioniste ).
Mais que voudra-t-il nous faire croire encore après de pareilles bêtises ? L’organisation de forces spéciales de répression
est le pilier principal de l’état bourgeois, son dernier point d’appui. Est-ce
pour la sécurité des travailleurs dans ce pays que Gol
a extradé les militants basques arrêtés près d’Anvers ? Est-ce pour la même raison qu’il est l’instigateur
— alors que le pays n’a jamais été confronté, à part quelques bandes fascistes
liées à l’armée, à l’existence d’organisations clandestines — en mai 1984, de
la création d’un groupe ministériel « anti-terroriste » au sein du Conseil de l’Europe ? Qu’il a conçu il y a deux ans ce fameux G.I.A. dont
le collège s’est réuni une première fois le 17 septembre ( pourquoi ? ) ? ... Ou
bien est-ce dans la crainte de l’expansion et de la radicalisation des conflits
sociaux, des mouvements anti-guerre, d’un souffle révolutionnaire devant une
société moribonde ?
Qui Gol espère-t-il duper quand il
raconte que c’est dans « le respect des libertés
démocratiques » qu’il entend lutter contre le
mouvement révolutionnaire ? Il est clair que ce « respect »
sera de mise tant qu’il y aura pour la bourgeoisie de ce pays l’espoir de
battre militairement la guérilla dans des délais très brefs, comme en témoigne
l’ampleur de la mobilisation policière démesurée au regard des effets somme
toute relativement limités de nos actions.
Car chaque fois qu’un état impérialiste de l’Europe « démocratique »
ou d’ailleurs voit la pression des révolutionnaires s’accentuer, il quitte
rapidement ses beaux discours pour faire quadriller militairement le pays,
occupant celui-ci comme une armée d’invasion tel que c’est le cas au Pays
Basque ou en Irlande, pour instaurer la torture comme en ont souffert nos
camarades des Brigades Rouges en Italie, pour massacrer les prisonniers qu’il
détient comme dans l’état modèle RFA. Et dans ce pays comme ailleurs, des
mesures spéciales ont été, sont et seront utilisées dans le cadre de la contre-insurrection :
des manœuvres de l’ABL sont organisées avec comme
buts et sujets « maintenir l’ordre dans la province
de Liège contre des groupuscules et des communistes » ( manœuvres
pour le 4e cycliste à Elsenborn, il y a
dix ans ). « Cerf bramant, lutte contre les envahisseurs et les pacifistes locaux » d’octobre 1975, ou encore plus clair et plus proche
de nous, la manœuvre plaçant l’armée sous les ordres de la gendarmerie pour la
répression des grèves et des manifestations d’ouvriers et de chômeurs ( Turnhout, 21
juin 1981 ). Les démocrates d’Amnesty International citent la Belgique parmi les pays
entraînant les troupes de façon suspecte pour les interrogatoires. Les exemples
ne manquent vraiment pas quand il s’agit de démontrer comment la bourgeoisie
respecte ses « libertés démocratiques » lorsque sa domination est menacée ... comme en 1960, avec les blindés dans la rue !
Un journal a aussi émis l’hypothèse absurde selon laquelle
la Cellule qui a mené l’action contre Litton
Business aurait truffé la charge explosive de grenaille ou de plombs ! C’est une odieuse calomnie en plus d’être une
profonde imbécillité. Les bombes à billes, à fragmentations, ne font pas partie
des armes de la révolution ; tout comme en sont bannies les
armes de massacre et de destructions aveugles, gaz, bombes A, H ou N, napalm, etc. que toute armée bourgeoise se fait un devoir de
posséder. Nous n’emploierons jamais ces engins que les peuples salvadorien,
vietnamien, palestinien, namibien, angolais, et trop d’autres encore
connaissent dans leurs chairs et dans leurs deuils pour s’être dressés contre
les tueurs de l’apartheid, du sionisme et du pentagone. La bourgeoisie tente de
nous identifier à ses propres méthodes, de nous salir de sa propre boue. Et
c’est aussi dans ce sens qu’il faut interpréter la venue du service déminage au
square Ambiorix où nous avions déposé la
revendication de notre attaque. Pourquoi des révolutionnaires placeraient-ils
une charge explosive dans un abribus ?
Dans quel but ? Nous ne sommes pas dans le même
camp que les sionistes qui, au Liban, infestaient les rues de jouets
dissimulant des bombes anti-personnelles ou dans celui de l’impérialisme U.S.
qui, au Vietnam, déversait des tonnes de bombes aux fragmentations en plastique
afin qu’elles soient indétectables aux rayons X, des bombes dont l’effet
principal est la mutilation et d’atroces souffrances ! Ce genre de bombes figure d’ailleurs dans les
catalogues HONEYWELL.
Il a aussi été largement souligné que notre charge explosive
placée chez LITTON BUSINESS n’était pas un modèle d’artifice et que son effet
destructeur aurait pu être beaucoup plus puissant.
C’est possible, et si c’est vrai, nous le regrettons beaucoup, mais nous ne
sommes pas des mercenaires ou des spécialistes de l’explosif et nous avons
certainement beaucoup de choses à apprendre dans la technique militaire. Nous
sommes donc des militants politiques qui mettons en pratique nos convictions
politiques et c’est aussi ainsi que se gagne l’expérience. Mener un attentat
n’est pas une chose bien compliquée à réaliser et il est possible, même avec
des moyens limités, de porter des coups très durs à la bourgeoisie
impérialiste. C’est un devoir pour les communistes de s’engager aujourd’hui
dans la lutte politico-militaire de guérilla même si nos capacités sont encore
réduites.
La Cellule qui a mené l’attaque contre MAN l’a réalisée dans
le but de détruire complètement tous les camions qui se trouvaient sur le
parking. La presse s’est interrogée sur l’idée que l’échec militaire aurait été
prémédité. Nous ne comprenons pas cette interrogation, nous ne sommes pas des
démocrates et nous n’avons rien à tracter avec nos ennemis ou à ménager chez
eux ! La Cellule qui n’a pas su mener à
terme son action a présenté son autocritique pour cet échec et en a assimilé
les causes. Nous le répétons encore une fois, nous sommes des militants
politiques qui mettons en pratique nos idées et des
échecs pratiques de ce genre se reproduiront certainement encore. Mais ce que
l’action contre MAN, qui est un grand succès politique, a pu démontrer, c’est
qu’il est possible de se battre avec peu de moyens. À ce propos nous ne
conseillons à personne de se référer pour la préparation de matériels
incendiaires à ce que les flics ont dit de ces engins, ce n’est qu’un ramassis
de mensonges !
Nous n’insisterons pas sur les titres du genre « Si la bombe avait sauté à midi il y aurait ou des
morts ... » car « Si l’intelligence frappait ce
journaliste ( ? ), il découvrirait qu’elle a sauté à trois heures du matin et
que ce n’est pas le fruit d’un curieux hasard ». Mais enfin, nous savons que ce n’est pas la dernière fois, et des
alertes à la bombe dans des centres commerciaux ( comme par exemple celle de vendredi
soir à City 2 ) à ce genre de titre de presse,
tout sera mis en œuvre pour nous calomnier, pour nous couper de la sympathie
des populations, pour dénaturer nos idées et notre pratique politique.
Nous n’avons pas non plus été surpris par la mauvaise foi et
l’énormité des mensonges du sieur Hugo September,
directeur de M.A.N. Belgique, qui s’est pitoyablement emmêlé les pinceaux
devant les caméras de télévision en tâchant de raconter que sa société mère ne
construisait pas les semi-remorques pour les missiles de l’OTAN que nous avons
dénoncés dans la revendication de notre action. Les mensonges de ce monsieur
sont à la mesure de la honte de ses activités, tout le monde pourra s’en rendre
compte à la lecture du numéro de juin de la revue professionnelle, proche de
l’OTAN, " STRATÉGIE ET DÉFENSE ", au sommaire duquel on trouve un dossier
particulièrement bien renseigné sur le missile Pershing II. Que Monsieur September ne raconte pas ses salades trop longtemps, l’OTAN
pourrait ne pas lui régler sa facture !
Mais soyons sérieux ...
Aujourd’hui 8 octobre 1984, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué HONEYWELL ... ( à
suivre ).
CELLULES
COMMUNISTES COMBATTANTES
pour la construction de l’Organisation Combattante
des Prolétaires