Cellules Communistes Combattantes
Première campagne anti-impérialiste d’Octobre
Action contre les oléoducs de l’OTAN, 11 décembre 1984
Ce matin du 11 décembre 1984, à cinq heures trente, les
Cellules Communistes Combattantes ont détruit simultanément 6 relais de
sécurité du réseau des pipe-lines de l’OTAN et ce, à travers la Belgique. Nous
avons réalisé ces attaques à l’aide de charges explosives placées dans les
trappes d’accès blindées de la quatrième division ( belge ) des pipe-lines de l’OTAN. Il est facile de repérer ces « trappes d’accès »
disséminées sur tout le territoire, et principalement aux abords des stations
de pompage de cette division.
Nous avons ainsi détruit :
— le relais de sécurité immatriculé 060529 le long de
la route qui relie Clabecq et Ittre ;
— le relais de sécurité immatriculé 060264B le long de la route reliant
Gages à Gibecq ( à
proximité d’une installation militaire dépendant de la station de pompage de Brugelette ) ;
— les relais de sécurité immatriculés 061523B et 050615B sis derrière la
station de pompage de Glons ;
— le relais de sécurité immatriculé 060846 à la pointe sud du bois de Laurensart, proche de la gare de Gastuche ;
— le relais de sécurité non immatriculé sis au bout du chemin du Haras,
Bois du Renard à Ensival.
Nos actions ont donc porté l’attaque révolutionnaire
simultanée en trois provinces, coupant en des points névralgiques ce réseau
pipe-lines et l’approvisionnement des forces armées de l’OTAN.
Dans notre communiqué du 26 novembre 1984 à propos de la
destruction des pylônes-antennes périphériques à la
base de Bierset, nous avons souligné la place limitée
mais centrale de la Belgique dans le dispositif militaire impérialiste, et
ainsi comment s’impose la centralité de l’offensive contre l’OTAN dans le cadre
d’une politique révolutionnaire anti-impérialiste. C’est un fait évident
aujourd’hui, et plus aucun militant ne peut imaginer une politique
révolutionnaire qui se limiterait au territoire national ... Mais ce qui est bien moins compris, c’est que
l’OTAN n’est pas qu’un État-major de vieilles badernes mais plutôt : « quasiment
la forme étatique la plus élaborée de la bourgeoisie impérialiste, c’est-à-dire
un système global qui définit, sous l’hégémonie inéluctable du capitalisme US,
les intérêts concurrents comme fractions de l’ensemble, qu’elles soient
nationales ou économiques, les régule dans la crise généralisée de la
valorisation du capital et les unit dans l’agression, c’est-à-dire dans la
tentative d’assurer à un autre stade, le processus contre-révolutionnaire
mondial » ( CK, RAF ).
L’importance de ce pays au sein de l’appareil
politico-militaire transnational de l’OTAN est ainsi bien sûr évidente pour
tout le monde devant le fait qu’il a été choisi pour l’installation du siège
d’Evere, et l’installation du Quartier Général militaire pour l’Europe ( SHAPE ) à Casteau, et cela ne
s’arrête pas là : par exemple, la Belgique est aussi
une plaque tournante fondamentale à la capacité de manœuvres des troupes
impérialistes. L’incessant défilé de troupes et de matériels yankee et
britanniques, d’Anvers à la frontière allemande et à travers tout le pays lors
de la récente manœuvre / répétition
générale « Autumn Forge », a cette fois dépassé en ampleur toutes les précédentes manœuvres de
l’OTAN. Suivant le scénario de la guerre conventionnelle en Europe centrale, ce
pays a servi de principale base de transit pour les troupes lors de leurs
déploiements sur le « front ». À cette occasion, toutes les voies de communication furent mises au
service de l’OTAN : aéroports ( militaires et aussi civils, ex.
Zaventem ), le port d’Anvers, les voies
ferrées, les autoroutes, les télécommunications, etc.
Et il faut aussi parler du rôle de l’ABL
dans l’OTAN. Avant tout, un fait qui en dit long : 40 % de l’armée est sous le
commandement direct de l’OTAN, c’est le
taux le plus élevé de tout l’OTAN. Globalement, l’ABL
que l’on voudrait nous présenter comme un ramassis d’alcooliques incapables et
dotés d’un matériel obsolète, dispose en fait du matériel le plus performant
dans l’OTAN, et les programmes d’équipement n’ont jamais atteint une telle
ampleur ( sous quelque forme que ce soit : achat, production, « prêt », gérance, etc. ). Pour mémoire, citons les obusiers automoteurs
M109, les missiles MILAN, les équipements radio, les dragueurs de mines, les
véhicules de combat d’infanterie ( AIFV ), les
transporteurs de troupes blindés ( M113 ), les jeeps ( « Bombardier » ), les hélicoptères de combat, le reblindage
des chars Léopard, les missiles sol-air ( PATRIOT ) ... et
tout cela en moins de cinq ans ! Cette ( incomplète ) énumération vaut mieux que toutes les larmes de
crocodiles de ces militaires sur la pseudo insuffisance de crédit ... L’armée du capital se porte bien et s’apprête à
rentrer en scène contre le mouvement ouvrier et révolutionnaire.
Il faut dire que la capacité de l’ABL
à garantir les intérêts impérialistes n’est pas nouvelle ! L’occupation de l’Allemagne jusqu’en 1956 et
ensuite le stationnement permanent de troupes dans ce pays, l’envoi du
bataillon renforcé en Corée ( 1951-1953 ), l’envoi d’officiers pendant la guerre d’Algérie ( 1958-1960 ),
le renforcement de la « force publique » au Kwilu ( 1958-1959 ),
l’intervention au Congo ( 1960-1961 ), l’attaque de Stanleyville
( 1964 ), la participation aux contingents de l’ONU ( Pakistan, Moyen-Orient ), l’encadrement de l’armée de Mobutu ( et celles du Rwanda et du Burundi ),
l’attaque de Kolwezi ( 1978 ) ... sont les crimes recensés de
l’armée belge à l’extérieur depuis 45. Mais l’armée assure aussi l’ordre
impérialiste à l’intérieur : l’ABL
est intervenue pour casser les grèves ( par
la mise au travail forcée de miliciens ou le détachement de techniciens, par
ex. ) ou pour les réprimer ainsi que les
manifestations en 1950, 1960-1961, 1966, 1971, 1973, 1976 et 1982, que ce soit
au moment de la « question royale », des grandes grèves de 1960, des grèves de dockers,
des mineurs du Limbourg, des éboueurs, du personnel hospitalier, des
travailleurs de la SABCA, etc. Et faut-il
encore rappeler que la gendarmerie, fer de lance de la répression des
mouvements sociaux, est en tant que force militaire sous la direction de l’OTAN ?
L’attaque contre le système OTAN est donc un axe principal
dans la guerre des classes. Les Brigades Rouges : « La désarticulation des appareils
centraux dans cette phase doit atteindre le cœur battant de la
contre-révolution impérialiste : l’OTAN. L’OTAN signifie guerre interne et guerre externe. C’est dans cette dimension qu’elle réorganise ses
armées, en les adaptant aux nouvelles caractéristiques de la guerre inter-impérialiste et de la guerre des classes. ( ... ) Nous
devons commencer à saboter cette machine de mort qui, pour le prolétariat
métropolitain, dans cette phase, veut dire contre-révolution
préventive. Nous devons, en attaquant les hommes et les repaires,
désarticuler ses déterminations nationales restructurées en fonctions
anti-guérillas. »
Voilà pourquoi notre pratique de guérilla est juste et
prolétarienne : notre campagne anti-impérialiste
exprime le refus de s’incliner devant le terrorisme du pouvoir capitaliste,
nous refusons de rester désarmés devant ce que plus personne ne peut se cacher
aujourd’hui : la bourgeoisie organise des forces
énormes de répression car elle sait que sa crise économique n’a d’autre issue
que la guerre et qu’une formidable explosion sociale et révolutionnaire va
bouleverser l’histoire ! La tâche urgente des
révolutionnaires communistes est de tout mettre en œuvre pour qu’un puissant
Parti Communiste Combattant dirige le mouvement prolétarien dans cette
inévitable et proche confrontation.
La place de l’appareil militaire dans la société
impérialiste dépasse donc de loin la simple question de l’organisation des
contradictions inter-impérialistes, aujourd’hui la
préparation d’un conflit est-ouest. Sous l’impulsion et la direction de l’OTAN,
la militarisation de la société civile est planifiée au-delà du « maintien de l’ordre ». Ainsi, initialement prévus en cas d’« état de guerre » ( en soi une notion assez floue ), des plans sont applicables qui permettent à l’OTAN
de diriger toute une série de secteurs sociaux. Par exemple, une structure de
commandement sous les ordres de l’OTAN est prévue pour les secteurs suivants : forces armées, gendarmerie, intérieur, justice,
communications, travaux publics, santé publique, affaires économiques ... ainsi l’ONEM servirait
à réquisitionner la main d’œuvre dont aurait besoin l’OTAN à un moment
déterminé ( comme
l’a révélé le document confidentiel OTAN-NATO CM55, dénoncé dans les années
septante ), etc.
Aujourd’hui, cet axe principal « GUERRE À L’OTAN »
unifie et stimule le mouvement révolutionnaire dans les centres. Débarrassés
des erreurs réformistes et tiers-mondistes, les avant-gardes révolutionnaires,
les Partis et les Organisations Communistes Combattants s’inscrivent dans un
véritable internationalisme. Du Portugal à la RFA, de l’Italie à l’Irlande, de
la Grèce à l’Espagne ... un vent d’espoir et de lutte se
lève qui rejoint tous les peuples en lutte contre l’impérialisme !
Dans la Résolution de la Direction Stratégique des Brigades
Rouges de février 78, était affirmé :
« Le principe tactique de la guérilla
dans cette conjoncture est la désarticulation des forces de l’ennemi.
Désarticuler les forces de l’ennemi signifie porter une attaque dont l’objectif
principal est encore celui de diffuser la lutte armée et sa nécessité, mais
dans laquelle a déjà commencé à opérer le principe tactique propre à la phase
suivante : la destruction des forces de
l’ennemi. Cette attaque doit diffuser la ligne politique de l’avant-garde
politico-militaire et désarticuler dans le même temps la nouvelle forme que l’État impérialiste est en train d’assumer. » Pour nous, c’est dans l’application de ce principe
que nous entendons aujourd’hui apporter une modeste contribution au mouvement
international anti-impérialiste, mais nous avons confiance dans l’avenir et
mettrons tout en œuvre pour que ce pays devienne une des tombes de
l’impérialisme !
Pour terminer, nous voulons citer les Cellules
Révolutionnaires qui, le 14 juin 1984, ont fait sauter un pipe-line de l’OTAN près
de Lorch en RFA :
« Pour nous, il s’agit de combattre de
manière effective la machine de guerre yankee en tant qu’élément central de la
politique de domination impérialiste. Il est clair pour nous que des actions
isolées ne peuvent atteindre ce but, mais que c’est une extension continue de
cette pratique politique qui le permettra. »
CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE !
Organisons-nous et frappons sans relâche !
EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE L’ORGANISATION COMBATTANTE
DES PROLÉTAIRES !
EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !
TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !
Cellules Communistes Combattantes
pour la construction de l’Organisation Combattante
des Prolétaires
Une précision :
Certaines informations parues dans la presse du 27 novembre
sous-entendaient, et même parfois claironnaient, que nous nous étions trompées
de cible lors de notre attaque du 26 contre les pylônes-antennes
périphériques à la base militaire de Bierset.
Cela est complètement faux et tout à
fait ridicule.
Voici comment nous avons fait le choix de cet objectif : nous avions repéré ces deux antennes car elles
étaient situées dans un petit complexe militaire, comme d’autres autour de
toutes les bases de la défense aérienne. Les images du JT du 26 étaient
révélatrices à ce sujet, un périmètre clôturé de barbelés, la signalisation « domaine militaire »,
etc. Nous savions très bien aussi qu’une seule
des deux antennes était en activité, et que les installations au sol qui
valaient la peine d’être détruites étaient au pied de celle de gauche. Quand
nous menons une attaque, nous le faisons toujours avec le maximum de
renseignements et de repérages afin de pouvoir parfaitement contrôler la
situation. Mais le fait que le pylône-antenne de
droite n’était pas en fonctionnement actuellement n’était pas une raison
suffisante pour ne pas le détruire. Faut-il attendre qu’un bombardier soit en
vol pour le dynamiter ? Faut-il attendre que les flics
vous braquent leurs revolvers sur la tête ou vous descendent pour songer à les
désarmer ? De plus, si l’information parue en
première page de l’édition du Soir du 27 est exacte, la défense nationale
entendait le remettre en service très prochainement ... il lui reste donc à en reconstruire un nouveau ! Évidement, si nous avions pu, par notre action,
dérouter un Awacs qui serait allé s’écraser sur les bâtiments de l’OTAN à Evere
un jour de conférence ... nous aurions été très contents,
mais cela ne s’est pas passé ainsi.
En ce qui concerne le second pylône-antenne
dont la régie des voies aériennes avait l’utilisation, il faut dire plusieurs
choses. Premièrement, il était, comme nous l’avons déjà souligné plus haut,
situé en terrain militaire et rien ne le démarquait des installations
militaires. Ceux qui se compromettent avec l’OTAN et partagent des infrastructures
avec les militaires n’ont qu’à prendre leurs responsabilités ; ils doivent savoir qu’ils risquent par là d’être la
cible des révolutionnaires. Et en dernier lieu, il faut surtout souligner qu’il
existe une coordination totale entre le « civil » et le militaire au niveau du contrôle aérien,
principalement au travers du Détachement Militaire de Coordination ( MDC ) situé à Zaventem.
Nous ne pouvons donc comprendre la publicité donnée à cette
idiotie que comme la volonté de nous nuire politiquement à travers une manœuvre
de manipulation de l’opinion publique.
Pour le communisme,
Cellules Communistes Combattantes