Cellules Communistes Combattantes
Première campagne anti-impérialiste
d’Octobre
Action contre le PRL et le CVP, 15 et 17 octobre 1984
Les 15 et 17 octobre 1984 au matin,
les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué deux centres politiques et
idéologiques du pouvoir bourgeois dans ce pays en faisant sauter le siège de la
Fondation Internationale Jean Rey – Centre
Paul Hymans, 39 rue de Naples à Ixelles, et le secrétariat du C.V.P. pour l’arrondissement
de Gent-Eeklo, 214 Koning Albertlaan
à Gent. Le choix particulier de ces deux partis bourgeois dans le cadre de
notre « Campagne
anti-impérialiste d’octobre » repose, outre sur la nature de ces partis, sur leurs
fonctions gouvernementales.
S’il est sans doute inutile de
présenter le siège-secrétariat du C.V.P. à Gand ( arrondissement
de Wilfried Martens )
et la politique de ce parti, véritable fossile réactionnaire depuis sa
création, il est peut-être plus intéressant de se pencher sur cette Fondation
Jean Rey, institution politique et idéologique de l’Internationale libérale.
Cette institution a pour section
belge le Centre Paul Hymans installé dans le même
immeuble de la rue de Naples. Cette « Fondation JR » a vu le jour à l’instigation de gangsters notoires tels
que, entre autres :
Otto Graf Lambsdorff ( ex-ministre ouest-allemand reconnu
coupable de corruption ), Gaston Thorn ( ex-premier ministre
luxembourgeois, ex-patron de la CEE ) et bien sûr, plus près de nous, Paul Hatry,
Willy De Clercq, Herman De Croo ... qui n’est certainement pas à présenter aux travailleurs
dont l’emploi relève du ministère des communications ! Nous dédions nos actions aux cheminots de Charleroi qui, il y a 13
mois, le 9 septembre 1983, débrayaient, entraînant « les grèves de septembre ».
Le véritable but ( avoué par ailleurs ) de cette fondation est
d’être un centre de recherche et d’élaboration politique et idéologique d’un
libéralisme combatif, de promouvoir cette doctrine bourgeoise. C’est donc en
son sein que s’élaborent et se coordonnent le discours et l’orientation des partis
libéraux d’Europe. Le Cercle Paul Hymans contribue,
entre autres activités, à ce travail par la publication d’une revue
bimestrielle Progrès ( sic ! ),
véritable concentré d’anti-communisme et d’apologie de l’exploitation maximale
des travailleurs. Ce Cercle Paul Hymans compte, ou a
compté, en son sein d’aussi sinistres ordures que Jean Gol
( ministre de la justice et
vice-premier ministre ),
Etienne Knoops ( ministre de l’énergie ), Raymond Pulinckx ( ex-patron des patrons FEB ), Jacques Solvay, Pierre Van Halteren ( ex-bourgmestre de Bruxelles ), Jacques Van Offelen
( bourgmestre d’Uccle,
tiens ! un autre corrompu ! ), et bien sûr toujours le trio Hatry, De Croo et De Clercq ... on se rendra donc facilement compte, à l’énoncé partiel
de ses membres, de l’importance qu’a le Centre Paul Hymans
dans la machine de guerre libérale et même plus généralement dans l’offensive
idéologique de la bourgeoisie. Notons, pour terminer, que l’immeuble de la rue
de Naples abrite une série d’institutions des PRL / PVV puisqu’on y trouve également les
« Vlaamse liberale
vrouwen », DELIPRO ( organisation
de jeunesse libérale ),
et diverses organisations « sociales » du PRL.
Nos attaques de ces deux dernières
nuits contre le secrétariat du C.V.P. et contre la Fondation Jean Rey - Centre
Paul Hymans sont principalement motivées, comme nous
l’avons déjà souligné et au delà d’une heureuse subjectivité dans le coup porté
à ces arrogants partis, par leurs fonctions gouvernementales. Aujourd’hui, les
sociaux chrétiens et les libéraux sont partis de gouvernement, c’est-à-dire
fonctions et instruments de la domination capitaliste dans ce pays ( et à l’extérieur ), ce que nous vivons à
travers la crise, la politique d’austérité, la paupérisation, et le bellicisme
impérialiste. En d’autres mots, ce gouvernement de l’État
bourgeois n’est là que pour tenter de faire peser sur les épaules des
travailleurs toute la faillite de ce système en espérant ainsi lui accorder un
nouveau sursis ! Cette course folle pour
échapper à la noyade qu’instaure la bourgeoisie internationale ne peut la
mener, plongée comme elle l’est dans la plus grave crise de son histoire, qu’à
l’échéance de la guerre.
Nous avons déjà sommairement
expliqué dans les communiqués de nos actions contre les multinationales de la guerre
— première phase de notre campagne — pourquoi la crise du système capitaliste
que nous vivons maintenant est crise de surproduction, et donc pourquoi toutes
les attaques incessantes contre nos conditions de vie menées par la mafia Martens-Gol révèlent, plus clairement que jamais,
l’impérieuse nécessité pour les travailleurs du monde entier de se débarrasser
à jamais de ce mode de production périmé, « ce monstre mangeur d’hommes ».
Se battre pour se débarrasser de ce
mode de production, cela signifie aussi détruire les rouages nécessaires à son
fonctionnement, les structures qui permettent à la bourgeoisie de perpétuer son
exploitation et son enrichissement. Concrètement
cela signifie travailler à la destruction de l’appareil d’État
bourgeois, du gouvernement de cet État et de l’ensemble de l’appareil politique
constitué à la seule fin de maintenir la domination de la bourgeoisie.
Engels : « La société antérieure ( au communisme ), évoluant dans des
oppositions de classes, avait besoin de l’État,
c’est-à-dire, dans chaque cas, d’organisation de la classe exploiteuse pour
maintenir par la force la classe exploitée dans les conditions d’oppression
données par le mode de production existant ( esclavage, servage, salariat ). L’État
était le représentant officiel de toute la société, sa synthèse en un corps
visible, mais cela, il ne l’était que dans la mesure où il était l’État de la classe qui, pour son temps, représentait
elle-même toute la société : dans l’antiquité, État des citoyens propriétaires
d’esclaves, au Moyen-Âge, de la noblesse féodale, à notre époque, de la
bourgeoisie. »
Et Lénine : « L’État est
un " pouvoir spécial de
répression ". Cette définition
admirable d’Engels est énoncée ici avec la plus parfaite clarté. Et il en
résulte qu’à ce " pouvoir spécial de répression " exercé contre le prolétariat
par la bourgeoisie, contre des millions de travailleurs par une poignée de
riches, doit se substituer un " pouvoir spécial de répression " exercé contre la bourgeoisie
par le prolétariat ( la
dictature du prolétariat ). C’est en cela que consiste la " suppression de l’État
en tant qu’État ". Et c’est en cela que consiste
" l’acte " de prise de
possession des moyens de production au nom de la société. »
Cet État ( comme aujourd’hui l’État belge ), ce gouvernement et tout l’appareil politique de la
société bourgeoise sont donc des forces situées, non pas au-dessus de la
société et des contradictions de classes, mais du côté des exploiteurs contre
les travailleurs de ce pays et du monde entier. L’État
et sa clique de larbins ne sont plus que les gestionnaires des intérêts du
capital, valets inféodés aux multinationales et aux holdings quand ils ne sont
pas complètement confondus.
C’est ainsi qu’il faut comprendre le
programme électoral du PRL qui, en 1981, s’engageait à rétablir ( pourquoi rétablir ? ) « la souveraineté de l’État » :
il s’agit de son engagement vis-à-vis des multinationales et de l’OTAN à faire
régner la politique d’austérité à travers les pouvoirs spéciaux tout en
préparant « la politique du
rationnement et du cimetière » aux dépens des travailleurs et aux grands profits de la
Société Générale.
Est-il nécessaire de présenter aux
travailleurs et aux travailleuses de ce pays le bilan catastrophique de la
gestion de Martens 5 ?
Ce n’est certainement pas la manipulation des chiffres du chômage, la
manipulation de l’index et les discours ronflants d’une bande de margoulins qui
changeront quoi que ce soit à la réalité que nous vivons tous les jours ! Bien au
contraire, alors que les économistes bourgeois développent et ressassent des
contes de fées sur la reprise économique, c’est quotidiennement que l’on
connaît de nouvelles fermetures d’entreprises, de nouveaux licenciements, des
pertes de primes et d’autres acquis sociaux sous les menaces, une détérioration
permanente de notre cadre de vie. Les sociologues intéressés se penchent avec
curiosité sur le phénomène des « nouveaux pauvres », des victimes de la crise, comme sur un nouveau gadget ! Cela a assez duré ! La misère, la guerre,
le désespoir dans l’avenir, nous n’en voulons pas. Nous voulons un autre monde
et nous nous battons pour lui.
Mais ce n’est pas rien qu’au niveau
national que sévit Martens 5, indissociablement de la gestion capitaliste ici
il est partie prenante de l’organisation impérialiste mondiale, et cela à tous
les niveaux : politique, économique,
policier et militaire. Que ce soit à travers les manifestations les plus
évidentes de collaboration avec les tyrans et fantoches Mobutu, Botha ou
Duarte, que ce soit au niveau contre insurrectionnel où ce gouvernement apporte
une importante contribution à l’Europe des flics avec l’extradition des
militants basques vers l’Espagne « socialiste » où les révolutionnaires meurent toujours sous la torture,
que ce soit dans ses relations privilégiées avec la Turquie fasciste de l’OTAN
via Evren, que ce soit à travers l’installation des
48 missiles Cruise ou la réalisation d’un vaste
programme d’armement ( jeeps, obusiers, hélicoptères de combat, radios, avions,
camions etc. ), l’État belge est bien compromis
avec tous les crimes de l’impérialisme. Désarticuler cet État, briser et
anéantir ses forces de domination sociale est, pour tous les communistes, un
devoir.
Nos deux dernières interventions, et
plus particulièrement celle dirigée contre les managers de l’internationale libérale
au sein de la Fondation Jean Rey, nous permettent d’insister à propos d’un
point particulièrement crucial pour le mouvement ouvrier et anti-capitaliste.
C’est l’offensive idéologique massive lancée par la bourgeoisie contre
l’ensemble des travailleurs et des travailleuses, d’autant plus désemparés et
exposés que la dégénérescence de la politique et de la
pratique révolutionnaires est devenue une ligne de conduite et un
programme pour toutes les organisations révisionnistes qui encombrent ce pays.
Cette offensive idéologique de la bourgeoisie est pour elle capitale quant à sa
survie et aux préparatifs de guerre ; combattre sur ce terrain s’impose sans détour. Les grandes
lignes de cette offensive sont l’anti-communisme, l’affirmation de la seule
alternative dans l’économie de marché, la négation des contradictions et de la
lutte des classes etc.
Ce discours de la bourgeoisie
régnante, et sa démarche de propagande politique, ont donc comme leitmotiv : « Il n’y a pas d’autre alternative
que l’austérité pour dépasser la crise économique ». L’absolu manque de perspectives
des partis réformistes et révisionnistes, lié dialectiquement à la fermeté thatchéro-criminelle avec laquelle ce gouvernement écrase
les luttes ouvrières ont fini par donner un poids réel à ces fumisteries de « retour à la compétitivité » ( alors que la Belgique se trouve
maintenant dans le peloton de tête de la CEE ) et de démantèlement des services
publics ( par lequel il faut
comprendre réduction des budgets sociaux et extension des budgets militaires ).
Face au désarroi politique de bon
nombre de travailleurs qui ont été trop longtemps trompés par leurs
organisations syndicales ou par les partis réformistes, et devant de légitimes
inquiétudes quant à l’avenir, l’idéologie réactionnaire et agressive libérale peut trouver un certain écho. C’est dans ce sens que les PRL / PVV sont appelés aujourd’hui à être
la dynamique idéologique de la collaboration de classe et à détourner le plus
grand nombre de travailleurs d’une juste lutte sociale pour en faire les dupes
de l’histoire. Est-il nécessaire de souligner la force des idéologies
petites-bourgeoises, principalement racistes, concurrentes et égoïstes, et
fondamentalement anti-communistes dont les PRL / PVV se font les champions ? Est-il nécessaire de
rappeler que pour mener la guerre impérialiste, la bourgeoisie aura besoin,
comme lors des deux grands conflits mondiaux — ou comme dans sa guerre
permanente contre les peuples — de dresser des prolétaires contre leurs frères
de classe ?
Devant cette situation, il est
nécessaire de se placer sur le terrain théorique et idéologique pour replacer
le marxisme-léninisme à sa juste place : à la tête du mouvement révolutionnaire ! Mais si cela est vrai
et important, il serait faux de se cantonner à ce seul terrain. Ceux qui
prétendent mener une politique révolutionnaire en limitant leurs tâches à des
travaux de réflexion, d’élaboration théorique ( même parfois très correcte ), et à une pratique de
propagande pour elle-même, se rendent coupables d’escroquerie ! Car la tâche des
révolutionnaires, aujourd’hui sans aucun doute, est double et ne peut se passer
d’une de ses composantes : mener la recherche et le combat théorique, politique,
idéologique et de propagande d’une part, et organiser concrètement les luttes
sociales dans une perspective révolutionnaire, c’est-à-dire les organiser dans
le cadre de l’internationalisme prolétarien avec le but de la prise du pouvoir
politique et économique par la classe ouvrière.
Car voilà la perspective qui manque
aujourd’hui au mouvement ouvrier et aux révolutionnaires, qui semble s’éloigner
alors que les conditions historiques n’ont jamais été aussi favorables, que les
révisionnistes et les déviationnistes tentent de masquer à jamais alors qu’elle
est de plus en plus d’actualité : « La doctrine de la lutte des classes, appliquée par Marx à l’État et à la révolution socialiste, mène nécessairement à
la reconnaissance de la DOMINATION POLITIQUE du prolétariat, de sa dictature,
c’est-à-dire d’un pouvoir qu’il ne partage avec personne et qui s’appuie
directement sur la force armée des masses. » Et Lénine souligne encore : « Les classes exploitées
ont besoin de la domination politique
pour supprimer complètement toute exploitation, c’est-à-dire pour défendre les
intérêts de l’immense majorité du peuple contre l’infime minorité des
esclavagistes modernes, c’est-à-dire les propriétaires fonciers et les
capitalistes. »
Nous voulons terminer notre
communiqué sur une petite parenthèse qui a son importance. Certains ont voulu
trop rapidement enfermer le combat des Cellules Communistes Combattantes dans
le choix de nos premiers objectifs, alors que ceux-ci ont été choisis dans le
cadre de la première phase de notre « Campagne anti-impérialiste d’octobre ». L’attaque des préparatifs de
guerre de l’impérialisme et de l’OTAN, à travers les sociétés fructifiant dans
les contrats d’armements de ces projets ( et spécialement celles responsables
des programmes Cruise et Pershing II ), ne recouvre en aucun
cas l’ensemble de notre perspective de combat politique ! Nous ne sommes pas des pacifistes
béats — même radicaux — justiciant d’odieux marchands
de canons ... Nous sommes des
cellules communistes traçant dans ce pays une perspective politico-militaire
pour une réelle politique révolutionnaire : c’est-à-dire une politique visant
à renverser l’ordre impérialiste pour construire une société nouvelle, la
société communiste.
CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA
GUERRE CIVILE !
Organisons-nous
et frappons sans relâche !
EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE
L’ORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES, EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION
COMMUNISTE !
TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !
Cellules
Communistes Combattantes
Pour la construction de l’Organisation Combattante
des Prolétaires
Réflexions d’actualité : la bourgeoisie et les
révisionnistes ont peur de notre politique, ou le G.I.A. justifie ses subsides.
Nous avons entendu au JT d’hier soir
qu’un soi-disant « premier
commando delta » nous volait la
responsabilité de notre attaque contre la Fondation JR et le Centre Paul Hymans. Il va de soi que nous avons, dans un premier temps,
été surprises, et qu’ensuite nous en avons bien ri ! Seulement, cela ne prête pas qu’à
rire car cela n’est pas innocent : nous allons nous expliquer à ce sujet.
Qui peut avoir intérêt à répandre
ces mensonges et dans quels buts ? Nous sommes apparues, en tant que forces
politico-militaires le 2 octobre. Nous avons mené jusqu’à ce jour 5 actions et
nous nous sommes longuement — mais encore trop incomplètement — expliquées
quant à la ligne politique et l’identité qui nous guident. C’est de cela que la
bourgeoisie et les révisionnistes ont peur. Pas tellement de nos 5 attentats,
nous pourrions en mener 10 fois plus que ce n’est pas cela qui ébranlerait
fondamentalement ce système, non, ce dont ils ont pour, c’est de notre
discours, en ce qu’il remet les choses à l’endroit, qu’il pose les questions de
la meilleure façon :
dans la vérité et dans une position prolétarienne.
En bref, ils savent que beaucoup de gens se retrouvent dans notre combat,
pensent que nous avons raison et se réjouissent des coups portés aux
exploiteurs.
C’est de cela qu’ils ont peur, que
la politique révolutionnaire secoue le train-train quotidien d’un théâtre de
marionnettes où les riches restent riches — et même s’enrichissent de plus en
plus — et où la majorité, les exploités, crèvent sans espoir de lendemain, tout
cela dans les ronds de jambe, le respect des conventions et des bonnes
manières, du « jeu démocratique » et des farces
électorales !
La bourgeoisie a peur de notre politique parce que celle-ci n’est pas de
soumission et de collaboration, mais de révolte et d’espoir ! Les révisionnistes ont
peur de notre politiqué parce que celle-ci les dénonce, tout radicaux qu’ils
puissent être parfois dans leurs discours, comme de parfaits faux jetons dont
le seul objectif est de se garantir autorité et respectabilité au soin de leur
groupuscule.
Nous pensons donc, et peu importe
qui tenait la plume, que cette fausse revendication ( qui ne sera certainement pas la
dernière ), fait le jeu de la
bourgeoisie et de ses larbins ... tout en rejoignant les intérêts objectifs des P«C»B et
autres « PTB».
C’est souvent la ficelle la plus
grosse qui a le plus de chance de marcher, et celle d’une revendication émanant
d’un commando fasciste est plus efficace pour plusieurs raisons.
Un sentiment réel et très louable
d’anti-fascisme est ancré chez bon nombre de travailleurs et de travailleuses.
Compris dans l’optique de la lutte des classes, c’est un sentiment louable que la
bourgeoisie tente d’exploiter en semant la confusion dans l’information.
Car l’« anti-fascisme » est aussi un sentiment
dénaturé, démocratique bourgeois, chez beaucoup, c’est-à-dire qu’il ne recouvre
que le rejet des formes les plus violentes et les plus brutales de la dictature
bourgeoise. Il est alors une combine de collaboration de classes, car il ne
vise qu’à l’aménagement du rapport de domination. En bref : « travaille et crève sans
protester ou je sors mes gendarmes pour te mettre au pas », c’est la grande
alternative « démocratie-fascisme » à travers laquelle la
petite bourgeoisie qui ne veut pas d’ennuis se fout complètement — et profite —
de ceux des autres.
C’est sur ce deuxième point que
l’offensive de manipulation de l’opinion publique va se développer : « Regardez, même si ce sont
les Cellules Communistes Combattantes qui ont mené les attentats contre les PRL / PVV, elles ont les mêmes intérêts
que les fascistes, nous l’avons toujours dit, les " extrêmes " se ressemblent,
unissons-nous autour de la démocratie ( bourgeoise ) et la gendarmerie vous sauvera ». Cela va même déjà plus
loin : cette revendication
delta ( qu’un
enfant de 5 ans jetterait à la poubelle avec mépris mais que Georges Moucheron
— nous comprenons sa douleur — nous exhibe à tort et à travers ) est l’œuvre selon
l’interview d’une graphologue au même JT, d’un « instable, irrationnel ... » en bref de quelqu’un « capable de mener des
attentats ( sic ! ) ». Continuons à grands pas dans
cette logique et fine psychologie de sarmalux, et
nous déclarerons que tous les combattants communistes sont des désaxés ...
Tout cela n’est hélas pas très
nouveau, dans tous les pays où les communistes révolutionnaires assument leurs
tâches historiques, les États, les flics et les collaborateurs s’entendent à
merveille pour diffamer, calomnier, dénaturer l’offensive dans la lutte des
classes. Les nazis traitaient les résistants de terroristes, au Vietnam l’Armée Révolutionnaire nous était présentée comme des bandes
de rebelles et de pillards, en Algérie les combattants du FLN étaient
considérés comme des « terroristes » par les porcs colonialistes ... et il y a des centaines d’autres
exemples. Aujourd’hui, contre les révolutionnaires en Italie, en Espagne, en
RFA, en Turquie, en Grèce, et maintenant en Belgique, la bourgeoisie et ses
collaborateurs révisionnistes sont unis par une même pratique : le mensonge et la
tromperie, parce qu’ils ont peur de la vérité, peur de la lumière et de
l’espoir que soulèvent nos combats.
Pour l’anecdote, nous terminerons en
disant que nous avons déjà entendu parler d’un commando delta, émanation
criminelle des services de police français, responsable de l’assassinat du
militant tiers-mondiste Henri Curiel ... faut-il en déduire
que la police belge n’est qu’une émanation de la PJ française puisque « la technique et le
vocabulaire de ces terroristes ( réels ) coïncident parfaitement » ?
Un dernier point plus sérieux : lors de notre action
contre la Fondation JR, Centre PH, la revendication ne s’est pas faite
directement par écrit pour la raison qui est évidente aujourd’hui, nous
voulions joindre les deux attaques contre l’appareil gouvernemental de l’État bourgeois. Il n’en fallait pas plus pour que les flics
exploitent directement ce changement aux habitudes. Il nous semble donc que par
rapport à ces pratiques de désinformation les rédactions devraient faire preuve
d’intelligence et d’honnêteté, en tout cas certainement de prudence avant de se
jeter sur ces conneries comme des chiens sur un os.
Nous avons rédigé rapidement cette
lettre et elle est certainement fort incomplète. Nous nous
adresserons plus tard aux camarades, aux militants du mouvement ouvrier que les
organisations révisionnistes trompent tous les jours. Nous savons que la haine
que nous portent leurs dirigeants est à la mesure de la crainte qu’ils ont
d’être dénoncés comme les complices objectifs des exploiteurs.
Et puis notre réponse ne serait pas
complète si elle n’était pas liée à la pratique. Donc ce matin du 17 octobre
nous avons attaqué le siège du CVP ... ( à
suivre )
Que vont donc encore inventer le
G.I.A. et les dirigeants révisionnistes à ce sujet ?
Cellules
Communistes Combattantes
pour la construction de l’Organisation combattante
des prolétaires