Collectif des prisonnièr(e)s des
Cellules Communistes Combattantes
Déclarations
particulières au procès
Sur des faits ( 3 ),
4 octobre 1988
Nous voudrions intervenir
ici parce que ce problème a une dimension politique, que nous développerons
plus tard. [ Il s'agit des tirs dont
fut l'objet le vigile de la Banque Bruxelles Lambert et son véhicule lors de l'attentat
contre le siège bruxellois de la banque au cours de la Campagne Karl Marx. ]
Avant de poser quelques
questions et pour leur bonne compréhension, nous demandons à monsieur De Munck s'il confirme le petit récapitulatif d'ordre topographique
qui s'avère ici nécessaire. [ Il s'agit d'une pièce du dossier d'instruction, un relevé
exact des lieux ]
Monsieur De Munck remontait la rue longeant la banque
et s'est retrouvé à proximité d'un autre véhicule placé en travers de la rue.
L'avant de ce véhicule était dirigé vers la droite de monsieur De Munck, au pied d'une rampe d'accès à la banque. Cette rampe
d'accès montait à droite de monsieur De Munck, vers
la banque qui surplombe la rue. Monsieur De Munck
avait donc, à peu près face à lui, un véhicule placé perpendiculairement au
sien, et dirigé vers la rampe d'accès montant à droite de lui. Est-ce correct
M. De Munck ?
[ De Munck
acquiesce. ]
Monsieur De Munck pourrait-il maintenant confirmer ce qu'il a dit lors
de son témoignage et lors des interrogatoires qu'il a subis à l'époque, à
savoir qu'il a vu une personne entrer dans le véhicule placé au pied de la
rampe d'accès à la banque, qu'à ce moment la vitre de sa portière avant droite
a éclaté sous l'impact de la première ou deuxième balle tirée contre lui, et
qu'il s'est alors immédiatement couché sous le tableau de bord de son véhicule ?
Est-ce bien ainsi que cela s'est passé ?
[ Contrairement aux procès-verbaux
de ses précédentes dépositions, le vigile affirme qu'il n'a vu personne entrer
dans le véhicule, mais seulement aperçu de dos quelqu'un se tenant debout près
de la porte avant droite du véhicule. ]
Peu importe. A ce point,
il faut se souvenir de l'expertise présentée par monsieur Stevens, selon laquelle
la localisation des douilles et d'autres éléments de l'enquête permettent de
dire que la personne qui a tiré sur le véhicule de monsieur De Munck a ouvert le feu en haut de la rampe d'accès à la
banque et a continué de tirer en descendant cette rampe.
Remarquons que cela est
entièrement confirmé par le fait que la première ou la deuxième balle tirée a
frappé la vitre avant droite du véhicule Sécuritas,
c'est-à-dire la vitre orientée précisément vers la rampe d'accès à la banque.
Nous aimerions maintenant
que monsieur De Munck dise si, à son avis, une
personne peut se trouver à côté d'un véhicule situé au pied de la rampe d'accès
à la banque et, en même temps, ouvrir le feu du haut de cette rampe.
[ De Munck
ne pipe mot. ]
Monsieur De Munck peut-il alors confirmer les procès-verbaux de ses
premiers interrogatoires, dans lesquels il est dit qu'il n'a pas vu le tireur
ou, en d'autres termes, que la personne qu'il a aperçu, quelle qu'elle fut, ne
pouvait pas être le tireur ?
[ De Munck
confirme qu'il n'a pas vu le tireur mais aperçu une seule personne à côté du
véhicule situé au bas de la rampe d'accès à la banque. ]
Nous remercions monsieur
De Munck d'avoir permis la mise en évidence d'un
nouveau mensonge éhonté du procureur et de son tristement célèbre « acte d'accusation ». A la page 28 de
ce document nous pouvons lire en effet que monsieur De Munck
a vu le tireur et a reconnu en lui le camarade Chevolet.
Or, nous venons de comprendre que non seulement monsieur De Munck
n'a pas vu le tireur, mais qu'en plus il n'aurait pas pu le voir. Et nous
pouvons ajouter que le camarade Chevolet ne
participait pas à cette action des Cellules Communistes Combattantes contre la
Banque Bruxelles Lambert. Mais nous aurons l'occasion de revenir ultérieurement
sur cet aspect du problème et, plus particulièrement, sur ses implications
politiques.