Cellules Communistes Combattantes
Campagne « Pierre Akkerman, combattre
le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois »
Action contre la direction du CNAPD, 20 octobre 1985
Ce dimanche matin nous avons lancé un cocktail Molotov sur
la voiture de Galand, président du CNAPD — entre
autres —. À partir de cette action sans la moindre importance pratique mais
d’une grande clarté politique, nous voulons, à quelques heures de la
mobilisation populaire de ce 20 octobre, insister sur les raisons qui nous ont
dicté d’attaquer le militarisme bourgeois à travers notre action d’hier à Namur
et aujourd’hui le pacifisme petit-bourgeois, comme tenants d’un même système,
la dictature bourgeoise.
Car si, que ce soit dans le cadre de notre campagne
d’octobre 1984 ou dans celle actuelle « Pierre
Akkerman ... », nos attaques contre les multinationales de
l’armement, contre les centres politiques atlantistes, contre l’OTAN ou l’ABL, sont très facilement compréhensibles et accessibles
pour le mouvement anti-guerre, nous savons que l’action contre ce dirigeant
pacifiste exige d’être replacée dans le cadre global de la politique de
l’avant-garde révolutionnaire, de sa stratégie et de sa tactique contre la
guerre impérialiste.
L’importance de l’action de ce matin réside dans son
contenu, elle est une première manifestation de lutte prolétarienne au sein du
mouvement populaire et contre les directions petites-bourgeoises. C’est de cela
dont nous allons parler maintenant.
La contradiction entre les peuples et la guerre impérialiste
est une contradiction objective et historique produite par le mode de
production capitaliste, et ainsi irréductible tant que le rapport de domination
de classe ne sera pas fondamentalement modifié. Ainsi, la tendance à la guerre
se développera selon les nécessités capitalistes et atteindra probablement au
déclenchement d’un conflit dans les centres, ce qui apparaît encore, pour la
majorité d’entre nous, comme un mauvais scénario de science-fiction.
C’est de cette contradiction de classes qu’est issue la
mobilisation populaire dans son ensemble, axée sur la concrétisation la plus
évidente ici de la tendance à la guerre :
l’implantation des missiles atomiques US.
Cette mobilisation populaire est hétérogène, son unité n’est
qu’une apparence savamment entretenue grâce au fait que ses manifestations
organisées se présentent sous certains dénominateurs politiques, idéologiques
et moraux communs.
De la mobilisation populaire spontanée ont émergé
naturellement des revendications partielles et diffuses limitées aux effets de
la guerre impérialiste plutôt qu’à la compréhension de ses causes. Les CNAPD et
VAKA se sont alors imposés pour, à partir des faiblesses inhérentes au
mouvement spontané des masses, élaborer un programme politique petit-bourgeois
pour contenir la mobilisation dans le cadre de la dictature bourgeoise. Par son
apparente et illusoire « neutralité pluraliste », par son flou, son réformisme et son opportunisme,
ce programme a été imposé comme celui représentant toute la mobilisation
populaire.
Nous ne nous répéterons pas ici quant à l’analyse politique
de ce programme petit-bourgeois, de son idéologie, de son réformisme, de sa
non-violence capitularde, légaliste, parlementariste, de son nationalisme, etc.
Dans notre communiqué contre les télécommunications de Bierset
nous avons déjà, en novembre 1984 — il y a déjà un an —, développé notre
analyse sur cette question.
Ce que nous voulons souligner aujourd’hui, c’est que :
— la contradiction entre les peuples et la guerre
impérialiste ne peut plus être réduite à l’actuelle mobilisation anti-missiles,
notre seule existence l’atteste ...
— la mobilisation de masses anti-missiles ne peut être,
dans son hétérogénéité de classe, réduite à la ligne politique du pacifisme
petit-bourgeois.
Ceci mis au point ( nous aurons encore l’occasion d’y revenir ), il faut reconnaître que les forces politiques
pacifistes de la petite-bourgeoisie ont pris une
grande autorité sur la mobilisation de masses anti-guerre.
Et cette autorité leur permet d’entraîner les mobilisations
de masses dans des directions bien précises, conformes à leur intérêt propre,
c’est-à-dire dissocier la guerre impérialiste de sa matrice, l’impérialisme en
crise, pour ôter à ces mobilisations toute réelle potentialité historique, tout
avenir victorieux.
Est-il besoin d’illustrer la pacification ( pour ne pas dire le sabotage ) du mouvement spontané de masses contre la guerre ? Est-il besoin de rappeler la mystification du débat
parlementaire où nous nous sommes fait rouler dans la farine par ce même parlement
de complices, cette fameuse institution démocratique qui a donné toute la
mesure de son servile attachement à l’ordre impérialiste ? Est-il besoin de désigner ceux qui ont organisé
l’égarement de formidables forces populaires et qui aujourd’hui cherchent une
combine pour nous fourvoyer encore plus loin ?
Qui peut, et comment peut-on encore prendre au sérieux,
accorder le moindre crédit au ridicule « Rien
n’est décidé » des CNAPD et VAKA qui présideront
la manifestation de ce dimanche ?
Nous, Cellules Communistes Combattantes pour la construction
de l’Organisation Combattante des Prolétaires, disons : Si le mouvement de masses anti-guerre ne brise pas
le carcan paralysant dans lequel les organisations pacifistes
petites-bourgeoises l’ont enfermé, tout sera rapidement décidé ! Et pas seulement l’implantation de deux douzaines
de Cruise en plus, mais bien le plongeon de l’Europe
centrale dans l’enfer de la guerre moderne.
La lutte contre le pacifisme petit-bourgeois est une lutte
incontournable pour le mouvement anti-guerre. C’est avant tout une lutte
politique qui doit être menée au sein du mouvement de masses.
En cela, et c’est ce qu’il est fondamental de comprendre
dans notre action, l’attaque contre la
direction du CNAPD n’est absolument pas dirigée contre la mobilisation
anti-guerre, la manifestation de ce dimanche, mais seulement contre les
directions pacifistes petites-bourgeoises qui brisent toutes les capacités de
ces mobilisations à transformer réellement notre avenir.
Nous n’appelons donc en aucun cas au boycott de la
manifestation comme nous l’avons fait pour ( et le ferons encore ) la mascarade des élections. Nous savons déjà que
cette position très claire de notre part sera largement falsifiée par les
médias qui nous présenteront comme ennemies du mouvement de masses, mais nous
savons aussi que l’intelligence des populations ne se satisfera pas
éternellement des escroqueries et des contes de Noël des pacifistes
petits-bourgeois.
Et même plus, car si nous n’appelons pas au boycott de la
manifestation, nous appelons, au contraire, à s’y investir plus afin d’y porter
le débat politique au sein du mouvement, car c’est bien la force qui nous
manque pour contrer les efforts désespérés — mais encore efficaces — des
petits-bourgeois pour désamorcer la contradiction fondamentale qui oppose les
peuples à la guerre impérialiste.
Porter la ligne prolétarienne au sein du mouvement de masses
anti-guerre contre les lignes politiques pacifistes petites-bourgeoises ne peut
pas se limiter à la seule dénonciation de leur nature petite-bourgeoise. Pour
mener à bien cette lutte, il s’impose de recadrer :
— le mouvement anti-guerre dans la contradiction
opposant les peuples à la guerre impérialiste,
— la tendance à la guerre comme phase incontournable à
la perpétuation du mode de production capitaliste.
C’est dans ce cadre que nous avons décidé et mené à bien
l’incendie de la voiture de Galand. Il s’agit d’une
action personnalisée et limitée.
Personnalisée, car Galand est
l’élément central des lignes politiques pacifistes petites-bourgeoises, le
président du CNAPD, et le responsable de nombreuses autres organisations non
gouvernementales véhiculant cette ligne.
Ce « monsieur pacifisme » porte une responsabilité grave et délibérée dans les actuelles errances ou s’essouffle le
mouvement anti-guerre, responsabilité clarifiée par son rôle de taupe de la
social-démocratie dans ce mouvement. Responsabilité délibérée car, alors que la
politique atlantiste du PS est évidente, qu’Henri Simonet,
à l’époque PS, fut le premier responsable belge pour l’implantation des
missiles ici, que le PS participa au vote parlementaire pour le déploiement, le
même PS ne propose à aucun moment dans son programme actuel, de remettre en
cause cette implantation.
Comment qualifier autrement dans ces conditions les
agissements de Galand vis-à-vis du mouvement de
masses que comme du sabotage ?
Et en fonction de la gravité des responsabilités de Galand, on pourra s’étonner que nous limitions notre
intervention à un simple avertissement comme la destruction de sa voiture. Cela
est pourtant aisé à comprendre.
Le problème de la pénétration des lignes pacifistes
petites-bourgeoises comme opportunité pour la bourgeoisie d’ôter au mouvement
anti-guerre toute force réelle est une question politique qui ne se résoudra
certainement pas par la simple attaque contre les directions
petites-bourgeoises, mais au contraire par une lutte politique longue et
complexe, même si elle est facilitée aujourd’hui par le fiasco total de ces
directions.
Cette bataille politique, nous la mènerons sans faillir, et
nous appelons tous les militants sincères et révolutionnaires à s’y investir.
Quant au traître Galand, agent de
la social-démocratie et fossoyeur objectif du mouvement anti-guerre, qu’il ne
prenne pas cette position comme une possibilité offerte de continuer impunément
ses sales trafics !
Tôt ou tard, et selon les progrès des révolutionnaires dans
cette bataille politique, la justice prolétarienne lui demandera des comptes
car on ne fourvoie pas le peuple sans en payer un jour le juste prix.
CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE !
EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE L’ORGANISATION COMBATTANTE
DES PROLÉTAIRES !
Organisons-nous et frappons sans relâche !
EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE !
TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !
Cellules Communistes Combattantes
pour la Construction de l’Organisation Combattante des Prolétaires