Cellules Communistes Combattantes

Nous détruisons le siège du patronat, 1er mai 1985

Réponses concrètes à des questions concrètes

Ce document est celui que nous sommes tentés de dire le moins important. Notre décision de l’écrire et de le publier repose sur cette nécessité que nous avons ressentie, à partir de nombreuses discussions « publiques », d’illustrer notre lutte en réponse à certaines questions persistantes.

La lutte armée pour le communisme est, et ne peut être, que clandestine. Sur cette discrétion imposée s’élaborent toutes sortes de fantasmes, d’interrogations diverses, de manipulations malveillantes. La seule réponse possible et en profondeur à ce problème tient dans notre pratique et notre discours politique. Cependant, nous avons compris qu’une illustration plus vivante, plus anecdotique, peut aussi faciliter la compréhension de notre combat.

Nous allons partir d’un exemple particulier pour saisir le général. Dans l’édition du 12 décembre 1984, le journal Le Soir titre : « Oléoducs OTAN sabotés, des secrets militaires aux mains des CCC ? » Dans notre communiqué à propos de ces actions, nous avions jugé plus important d’expliquer le rôle de la Belgique au sein de l’OTAN, et en quoi l’OTAN est l’instrument de domination militaire et politique de l’impérialisme, plutôt que de raconter comment nous avions localisé et détruit ces pipe-lines.

Mais cela, évidemment, n’intéresse pas les médias qui, eux, sont l’appareil de domination idéologique de l’impérialisme. Voilà pourquoi on voit fleurir dans les journaux des titres-interrogations aussi stupides, et qui visent à trois objectifs.

Le premier, et le plus élémentaire, ne nous concerne pas exclusivement : le « sensationnalisme » mercantile de la presse. L’information, en système capitaliste, est un produit de consommation et de marché, et elle se confond souvent avec le marketing de l’intrigue. À titres racoleurs, il n’y a pas que Story pour nous inviter « à faire notre lessive avec les princes et les vedettes ».

Le second est de nous nuire politiquement en dénaturant notre combat : « brouiller les pistes », introduire l’interrogation et la suspicion. Il faut que l’écho mobilisateur de notre politique dans le monde du travail s’égare en questions sur l’origine de nos explosifs ou sur l’infiltration policière au Canada en 1970 ... En six mois, nous avons été mangées à toutes les sauces, liées à tous les groupes ou Organisations combattants en Europe, aux services secrets lybiens, à la CIA et au KGB, à la mafia et son trafic d’héroïne, et dernier fait divers, nous nous serions rebaptisées à l’école de l’anarchie !

Troisièmement, et c’est la raison la plus insidieuse, la tentative de nous extirper du corps social et de sa réalité quotidienne. La politique révolutionnaire doit être présentée comme inaccessible au prolétariat, affaire de « spécialistes » dans un scénario de guerre des étoiles.

La réalité est toute autre. Nous allons donc « raconter » des moments de notre pratique pour démystifier ces campagnes de presse contre la lutte révolutionnaire.

Le résultat sera que beaucoup de journalistes apparaîtront comme de pauvres cons ou de féroces agents policiers, la première solution étant la moins méprisable.

C’est sur ces « informations » que les flics et les scribes à leur dévotion vont se jeter. Ils en seront bien déçus car nous ne sommes pas des romanciers prétentieux et mégalomanes. Ce que nous avons fait ... peut-être qu’aucune bête ne le ferait, mais tous les militants y réfléchissent !

Comment avons-nous fait le choix des objectifs attaqués dans la première campagne anti-impérialiste ? Comment étaient-ils accessibles ?

Le choix des objectifs que nous avons attaqués a été fondamentalement ordonné par le but politique de la campagne. La question s’est posée ainsi : nous devons porter l’attaque contre le secteur économique directement lié aux préparatifs de guerre, contre le pouvoir politique de I’État bourgeois, contre l’appareil de domination et d’organisation militaire de l’impérialisme.

Cette décision était inaltérable et infragmentable, deux autres caractéristiques la précisaient : jusqu’à quel degré de violence révolutionnaire pouvions-nous mener l’attaque, en fonction de l’analyse de la conscience du mouvement de classe, et directement liées à ce niveau, nos forces objectives.

La mobilité étant l’un des principes tactiques de la guérilla, nous avons décidé d’attaquer « secteur après secteur », c’est-à-dire de ne jamais « revenir sur nos pas » au cours de la campagne. Nous avons mené les 3 actions contre l’économique, puis 2 contre le politique, puis 3 contre le militaire. Quand nous avons fait sauter le siège des PRL / PVV, les flics nous attendaient chez SABCA, quand nous frappions l’OTAN au Bierset, ils nous attendaient au siège du PSC.

Les attaques contre Litton, M.A.N. et Honeywell, se sont imposées de la même façon qu’elles l’ont été pour les révolutionnaires américains, canadiens et allemands qui s’en sont occupés. Tous les dossiers sérieux sur les industries militaires ou sur la question des missiles citent la responsabilité de ces multinationales ... dont les adresses se trouvent dans l’annuaire téléphonique.

Nous sommes alors allées visionner ces bâtiments, nous avons fait le choix de leur « point faible », analysé la question policière ( emplacement des commissariats, fréquence des patrouilles, etc. ) et organisé l’action en fonction de toutes ces données.

Voici une anecdote qui démontre la stupidité des interrogations et affabulations de certains « journalistes ». Nous avions repéré les bâtiments d’Honeywell au mois de juin. Nous avions constaté qu’ils ne jouissaient d’aucune protection particulière, et que la nuit un corps de garde était installé dans l’aile droite. Cela était parfait, nous voulions attaquer le siège international sis à l’aile gauche, donc nous ne risquions ni d’être confrontés aux vigiles ni de les blesser dans l’explosion.

Quelques jours avant l’attaque, des camarades sont retournés sur les lieux pour s’assurer que rien n’avait changé, et ils furent très embêtés de constater l’installation de caméras d’espionnage protégeant l’endroit que nous avions choisi pour placer notre charge.

De soi-disant journalistes ont déclaré à ce propos que nous devions être au courant du fait que ces caméras n’étaient pas encore en activité. Nous avons eu droit à des calembredaines du genre : « Les CCC sont financées par Honeywell qui entend se faire reconstruire un bâtiment aux frais des assurances. »

Quand nous avons vu ces caméras, nous sommes allées acheter des cagoules, les mêmes vestes, les mêmes frocs et les mêmes souliers pour tous les camarades qui sont montés sur cette action. C’est dans cet anonymat qu’ils sont rentrés dans le champ des caméras. Un autre militant surveillait les veilleurs de nuit, et la mise à feu a été ordonnée avec la certitude de ne blesser personne.

Les attaques contre la Fondation JR et le secrétariat de Martens se sont imposées, comme nous l’avons dit dans notre communiqué, par la participation gouvernementale de ces deux partis. L’annuaire téléphonique ( encore ) et le voyage dans quelques villes du pays ont permis de fixer définitivement Bruxelles et Gand.

À Bruxelles, l’examen des poubelles de la Fondation JR nous a indiqué la présence d’une concierge, l’éclairage des fenêtres la nuit l’étage de son appartement. Voilà pourquoi nous avons placé une faible charge destinée à ne détruire que les bureaux. S’il n’y avait pas eu de concierge, c’est avec un certain plaisir que nous aurions doublé la charge et fait s’effondrer tout le bâtiment.

À Gand, nous avions repéré que l’entrée cochère était fermée la nuit et le week-end par un volet. Pour orienter l’effet destructeur de notre charge vers l’intérieur du bâtiment, nous avions prévu 5 sacs de 50 kg de sable pour la recouvrir du côté rue. Nous n’en avons pas eu besoin ... le volet n’était plus baissé pendant la nuit !

Le choix des attaques contre l’OTAN s’est réalisé au cours d’agréables « dimanches à la campagne ». Les pylônes de télécommunication de Bierset n’étaient pas très difficiles à repérer, ils s’élevaient jusqu’à 25 mètres de hauteur ... C’est plutôt ne pas les voir qui tiendrait de la performance ! Quant aux pipe-lines, nous allons nous expliquer plus longuement puisque nos attaques ont servi de tremplin à ces élucubrations que nous citions en début de document.

Il faut remonter à quelques années ... où le premier élément est aussi simple que cocasse. Des camarades avaient lu dans Le Soir une information relatant les mésaventures d’un audacieux habitant de la région de Kontich qui, poussé par l’esprit d’économie et au courant du fait que le pipe-line OTAN traversait le fond de son jardin, avait décidé d’y brancher une vanne pour son usage personnel. L’audace semblant plus caractériser ce monsieur que le bon sens, son initiative s’était soldée par l’inondation de sa prairie sous une sacrée couche de pétrole brut et quelques ennuis avec la justice de son pays.

L’idée première que nous avons eue en relisant cet article était d’aller poliment prier ce bricoleur de nous indiquer, avec suffisamment de précisions, le théâtre de ses exploits pour y donner une représentation à notre tour.

Mais, étant des gens très méthodiques, et réfléchissant à cette relative accessibilité du pipe-line, nous avons à nouveau consulté le très secret annuaire téléphonique où sont indiquées, à la rubrique « Ministère de la Défense Nationale », toute les stations de pompage du pays. Commune après commune, nous avons donc établi la liste de ces stations, et décidé de longues promenades champêtres dans leurs secteurs.

Nous étions parties avec l’idée d’attaquer directement une station de pompage, mais le repérage nous en révéla la difficulté. Ces installations sont très protégées ( gardes militaires, chiens, etc. ) et exigeaient une attaque de grande envergure. En nous promenant autour de ces stations, à la recherche d’une faille dans leur protection, nous avons été intriguées par la fréquence avec laquelle nous croisions des petits chapeaux oranges montés sur des piquets, tels ceux qui indiquent les canalisations de gaz dans les campagnes.

Sur ces signalisations en peut lire un numéro de téléphone à appeler en cas de danger. Le préfixe ( 016 ) nous a mis la puce à l’oreille : c’est la région de Louvain où nous savions se trouver le Quartier Général des pipe-lines de l’OTAN en Belgique. Nous avons contrôlé ( toujours avec l’annuaire téléphonique ) et, en effet, le numéro relevé correspondait à celui du Quartier de la Gerbe de blé à Louvain.

À ce moment-là, notre décision était de repérer le maximum de ces signalisations à travers le pays, et après une sélection, de creuser à leurs pieds pour atteindre la canalisation et y placer nos charges destructives.

Nous revoilà donc en route sous le soleil de juillet. Nous partions de notre liste des stations de pompage et essayions de découvrir le tracé du pipe-line. Les yeux, nous ne les avons pas dans les poches, et au cours de ce travail, nous sommes naturellement tombées sur les chambres à vannes. Extérieurement, elles se présentent de la façon suivante : une imposante tôle d’acier, peinte en orange, et montée sur deux rails. Sa fermeture est assurée par un cadenas !

Nouvelle décision, nous repartons donc allègrement à la chasse aux chambres à vannes. Après quelques semaines, nous avons placé sur une carte de Belgique une punaise rouge pour chaque chambre repérée, dans l’espoir de comprendre, en rapport avec les bases militaires, les ports, etc. quels pouvaient bien être les axes névralgiques à détruire. Et nous devons reconnaître que nous n’y sommes pas vraiment arrivées, ce qui explique qu’une de nos attaques a fait double emploi. Aujourd’hui les plans complets du réseau OTAN en Europe sont publiés, cela promet de beaux feux d’artifice !

Quelques jours avant nos attaques, le jeudi 6 décembre exactement, nous avons forcé la trappe de la chambre d’Ittre. Il restait, en effet, deux questions auxquelles nous n’avions pas de réponse : qu’allions-nous réellement trouver dans ces chambres, et que devions-nous prévoir comme explosif, ensuite n’y avait-il pas sous cette simple tôle une porte blindée ou un système d’alarme ?

Il n’y a rien du tout, à trois mètres de nous le pipe-line et sa vanne ! Nous refermons la trappe avec un nouveau cadenas dont nous ne perdons pas la clé, et revenons tous les jours suivants pour contrôler que notre visite et le changement de cadenas sont passés inaperçus.

Le matin du 11 décembre 1984, les Cellules Communistes Combattantes sont passées à l’attaque contre le réseau oléoducs de l’OTAN. Ces actions ont eu un énorme succès, tant en Belgique qu’à l’étranger, et sont un moment de notre lutte dont nous sommes très fières.

Voilà les « secrets militaires » qui sont entre nos mains  ! Voilà les plans des oléoducs que nous avons reçus de la Fraction Armée Rouge ! Voilà plutôt comment des militants peuvent frapper très durement l’OTAN et recommencer quand bon leur semble !

Le renseignement n’est pas une maladie honteuse. Il est même une pratique tout à fait nécessaire. Nous consacrons une grande part de notre travail pratique à l’espionnage des structures économiques, politiques ou militaires de la bourgeoisie ... et réussirons, de plus en plus, à percer « ses secrets ». Pour se défendre contre cela, la bourgeoisie déclare que c’est impossible, et que ce que nous savons, nous l’avons reçu du KGB ou de la mafia ! Nous allons donner un dernier exemple à partir de notre attaque contre le SHAPE à Sint-Stevens-Woluwe.

La Dernière Heure du mercredi 16 janvier écrit, sous le titre « Bien renseigné » : « Il fallait être diablement bien informés, incroyablement bien renseignés, pour savoir que le 13 chaussée de Louvain, à Sint-Stevens-Woluwe, abritait un complexe militaire américain discret. » Il doit encore s’agir là de nos « secrets militaires » !

Des camarades se rendant à Louvain en voiture ont eu l’attention attirée par une camionnette kaki immatriculée « US army » et stationnant devant ce bâtiment. Ils ont transmis l’information aux Cellules, et nous sommes allées contrôler. En effet, le bâtiment recevait la visite de militaires US, toutes les plaques de voitures stationnées révélaient leur appartenance au SHAPE, et de plus des MP américains gardaient l’entrée.

Pour en savoir plus, nous sommes retournés consulter le grand livre de l’ombre ... l’incroyable annuaire téléphonique à la zone Zaventem ! À la page 1216, en peut y lire la liste des institutions yankee résidant à cette adresse. Cela explique aussi notre méconnaissance du fait que le « US Benelux Contracting Directorate » avait quitté le bâtiment depuis peu, son déménagement fut sans doute postérieur à la publication des annuaires.

L’annuaire téléphonique ? Chaque année on l’épuise !

Le téléphone ? Plus facile, plus rapide !

Nous voulons faire une dernière précision quant à notre attaque contre le SHAPE. Prenant en considération l’analyse de la réalité de la conscience de classe, nous avions décidé, pour notre première campagne, de ne pas mener d’action pour l’exécution de dirigeants ennemis.

Pourtant nous voulions mener une action directement orientée contre le SHAPE, et toutes les structures de cet appareil sont gardées militairement. C’est à partir de la situation nouvelle de la conscience militante que nous avons perçue suite à notre attaque contre les pipe-lines, que nous avons pris la décision de risquer de blesser ou de tuer des militaires US. Nous devons reconnaître que nous avons beau ne pas être surprises de cette qualité nouvelle et offensive, la vérification de notre politique par l’Histoire est une force très stimulante ! Donc, après trois mois de lutte, l’écho favorable de notre lutte nous a permis d’envisager et de mener l’attaque contre le SHAPE.

Mais comme ces MP US n’étaient pas des gens importants et que le but de l’action n’était pas de les exécuter, nous leur avons laissé la chance de déserter leur poste. C’est ce qu’ils ont fait, et c’est pour cela qu’ils sont encore en vie. La désertion est la seule solution pour les agents et les mercenaires du capital.

Voilà une première baudruche dégonflée. Mais il y en a d’autres, et celle que nous allons crever maintenant est d’importance. Cette question, au-delà des assertions policières, nous a souvent été posée par des camarades, et cela d’autant plus facilement que notre attitude à ce sujet se différencie fondamentalement des habitudes de « la gauche ». Comment les Cellules Communistes Combattantes et leur combat sont-ils financés ?

Habitués à être tondus comme des moutons par les requins du gauchisme, beaucoup de camarades sont surpris que, lors de nos rencontres, notre pratique ne soit pas de leur vider le portefeuille. Tous ont encore en mémoire le fait que ces 20 dernières années de lutte « de gauche » se sont le plus souvent confondues avec le racket de quelques imprimeurs ou autres amoureux de la brique ! Le paradis libertaire ou socialiste se gagnait dans les nuits blanches du travail au noir, dans la co-gestion des dettes et faillites ou encore d’autres arnaques. Les JC Garot, Roger Noël et autres proxénètes du militantisme ont corrompu toutes les luttes qu’ils ont approchées, et personne ne les oublie !

Alors cette interrogation se pose, puisque nous n’avons pas ces pratiques juteuses de maquerautage, comment faisons-nous ? Car, dans le ramassis d’imbécillités que constituait « l’enquête » de JP Colette ( Le Soir, 12, 13 janvier ) consacrée au financement de la lutte révolutionnaire, « trop chère pour de simples gauchistes », « financée par un inspirateur occulte », « criminalité lucrative », « mécénat subversif » ... la question principale n’était pas fausse : notre première campagne a coûté beaucoup d’argent, le développement et le fonctionnement des Cellules imposent un budget élevé tous les mois.

La première des pratiques qui permet de boucler un budget, et qui est une décision politique pour les communistes, est de combattre le gaspillage et la prévarication. Cela peut paraître naïf, mais il faut savoir que pour nos militants la propriété privée n’existe pas, et que toutes nos forces et nos capacités sont au service des Cellules et du projet politique qu’elles concrétisent.

C’est au sein de cette discipline militante qu’est fait le choix, quand un militant gagne par son travail plus que le salaire d’un instituteur en début de carrière, qu’il restitue aux Cellules l’excédent de son salaire. Mais nous devons dire qu’aujourd’hui, dans nos rangs, cela ne représente pas grand chose ! Les Cellules Communistes Combattantes ne sont pas issues des facultés ou des professions libérales 

Des camarades qui ne sont pas militants des Cellules, mais qui sont interpellés par notre lutte politique, entendent marquer leur solidarité en nous aidant financièrement. Nous acceptons cette solidarité sur base des progrès dans les échanges, les discussions politiques.

Mais la plus grande partie de l’argent nécessaire au combat des Cellules provient aujourd’hui des expropriations prolétariennes réalisées par nos militants dans les agences ou les sièges bancaires. L’argent ainsi prélevé à la bourgeoisie au cours des expropriations prolétariennes est géré par les Cellules pour les besoins de la lutte. Nous arrachons à la bourgeoisie une petite part du butin volé sur le travail des ouvriers, et le restituons au prolétariat à travers l’action révolutionnaire.

L’expropriation des banques, sous la direction et au service de la lutte révolutionnaire, est juste et fut de tout temps d’actualité. Lénine : « Les fonds confisqués sont employés partiellement aux besoins du Parti, partiellement à des achats d’armes et à des préparatifs d’insurrection, partiellement à l’entretien des militants qui mènent la lutte en question. » Le camarade Staline, lui-même, a participé pour le Parti Bolchevik à l’expropriation des banques et des transports de fonds, comme la plus connue, le 12 juin 1907, à Tiflis, qui rapporta au Parti 341.000 roubles !

L’activité d’expropriation prolétarienne est une tâche militante menée, parmi d’autres, sous la direction de l’organisation. Elle est pratiquée comme telle, avec conscience et sérieux, fermeté et détermination, sans forfanterie ni honte.

Nous espérons que les inquiets de nos fins de mois seront comblés par notre réponse ! Les flics qui espéraient recevoir ici la liste de nos expropriations prolétariennes, en seront pour leurs frais. Quand nous déciderons de revendiquer une attaque de financement, nous en prendrons la décision avant et non après l’action.

Voyons maintenant un autre point. L’option réformiste et légaliste qui a présidé à toute la lutte politique dans ce pays depuis la fin de la seconde guerre, a consolidé l’idée de la toute puissance invincible de la domination bourgeoise via ses flics et ses gendarmes. Oh, il ne faut pas nier cette puissance objective ! Celui qui imaginerait développer la lutte révolutionnaire sans que tôt ou tard les flics n’arrêtent ou n’assassinent des camarades serait aussi rêveur que dangereux.

Mais la crasse est à l’opposé aujourd’hui. L’idéologie du vaincu empoisonne à ce point le monde militant que personne n’imagine triompher dans le combat, et que notre première campagne et son grand succès en paraissent presque surréalistes ! Laissons le surréalisme aux artistes et le désespoir au passé. Qui nous sommes, d’où nous venons et pourquoi notre première campagne fut ce succès est aussi compréhensible qu’accessible à tous les militants communistes authentiques.

Une idée est répandue par les petits-bourgeois selon laquelle les Cellules ne « collent » pas à la réalité actuelle de « la gauche » en Belgique. Cela est tout à fait exact, mais la conclusion qu’ils tirent en est pour autant erronée : les Cellules débarquent de Bételgeuse — au minimum. Il est exact de dire que les Cellules ne « collent » pas à la réalité actuelle de « la gauche », pour la simple raison qu’elles « collent » au combat de classe pour le communisme. La prétention des petits-bourgeois est telle qu’ils s’imaginent être le centre du monde ... et que ce qu’ils ne connaissent pas ... n’existe pas.

Nous serons obligées, dans ce chapitre, d’être malgré tout fort discrètes. Les camarades dignes de ce nom comprendront que nous ne pouvons pas éditer notre album de famille sans crainte d’une mauvaise surprise.

Les Cellules Communistes Combattantes se sont concrétisées, pour la première fois, comme projet politique et organisationnel de lutte pour le communisme à la fin de l’année 1982. Ce projet s’imposait à quelques camarades se connaissant tous de longue date à travers leurs activités militantes ou sociales, mais étant tous arrivés à la conclusion, à partir d’une analyse serrée de la situation nationale et internationale, que l’heure était à la création de l’organisation communiste de guérilla, se basant sur un bilan critique de 15 années de lutte armée dans les métropoles, et sur la restitution du marxisme-léninisme comme direction politique.

L’élaboration du projet politique et stratégique, l’unification des Cellules, émergèrent de nombreuses rencontres, discussions, luttes ponctuelles, et permirent, à partir d’un certain stade de maturité, d’engager le travail organisationnel et clandestin d’infrastructures militantes.

Dans les faits, les Cellules ont tenté, dès la formalisation de leur unité politique, de « voler de leurs propres ailes » en ce qui concerne les questions de l’organisation militaire. Mais cela ne s’improvise pas toujours très facilement ! Aussi, à partir des rencontres et débats critiques avec d’autres groupes et organisations de pays étrangers, nous avons pu fixer, sur des bases minimums, une unité ponctuelle sur des questions logistiques.

L’exemple que tous les auteurs de romans policiers attendaient, le voilà : en juin 1984, des révolutionnaires internationalistes ont attaqué le bunker de la carrière de Scoufflény à Ecaussines. Ils y ont saisi 816 kg d’Irémite, Tolamite, Triamite et dynamite. Tout l’explosif utilisé par les Cellules Communistes Combattantes durant la première campagne anti-impérialiste provenait de cette saisie.

Toutes les envolées lyriques sur des combinaisons d’explosifs militaires ou autres formules insaisissables sont des fadaises qui relèvent soit de l’incompétence des artificiers de l’armée, soit des magouilles de GIA-PTB.

L’avenir révèlera peut-être d’autres exemples où des camarades de plus d’expérience pratique ont mis leur savoir au service de l’éducation collective. Les Cellules Communistes Combattantes estiment que la solidarité concrète entre révolutionnaires est aussi importante que la plus radicale des critiques politiques.

Mais le plus fondamental durant ces années 1983 et 1984, fut notre travail d’approche politique et d’élargissement. Nos militants sont allés exposer le projet politique des Cellules dans le cercle plus large des camarades de confiance, ils ont su écouter les critiques, considérer les exigences, et ils ont pu faire partager leur enthousiasme.

Au seuil de la première campagne, nous pensions avoir mené ce travail au plus loin que nous le permettaient nos forces et la conjoncture. Les positions politiques des Cellules se concrétisèrent en communiqués d’actions ( ce fut facile ) et les militants politiques se réalisèrent en guérilleros ( ce fut moins facile ! ). La campagne anti-impérialiste a couronné et cimenté tout le travail politique, en même temps qu’elle a éloigné les indécis et les aventuriers anarchistes.

Ce qu’il est absolument nécessaire de comprendre, et qui explique l’incapacité qu’ont les petits-bourgeois de « la gauche » de ne pas se faire rosser à la moindre occasion, c’est que le succès de notre lutte réside dans son orientation politique et non pas dans la paranoïa pathologique. Les capacités pratiques que nous avons pu réunir dans l’offensive ne nous ont été accessibles que quand elles se sont révélées indispensables à la réalisation de notre volonté politique.

« Nous voulons un autre monde et nous battons pour lui » n’est pas un cri de désespoir mais la confiance absolue dans l’avenir de l’humanité, l’attachement objectif aux théories du socialisme scientifique et leur adéquation historique.

Quand les gauchistes donnent des interviews à la presse où ils pérorent sur notre combat, nous pouvons apprendre qu’ils ne comprennent pas comment nous sommes apparues en tant que forces politiques constituées dans l’offensive, alors qu’eux penchent plutôt vers l’alcoolisme ou la dépression nerveuse ... PTB, lui, ne comprend pas d’où nous sortons, puisqu’il s’est offert un P majuscule à Parti en 1979, et qu’en dehors du Parti, rien n’est possible ... Que les contradictions de classes et la force objective qu’elles engendrent bousculent leur subjectivisme borné et ils se retrouvent, tous sans exception, sur le cul ! C’est bien là la preuve qu’ils ne comprennent rien à rien et n’ont pas l’espoir d’améliorer leur ordinaire dans l’avenir.

Cet esprit défaitiste que nous citons ici, nous l’avons vu se pointer lors de la grande rafle du 19 octobre. Certains, et très sincèrement, ne comprennent toujours pas comment nous n’y avons pas toutes été arrêtées ( merci ! ), ne comprennent pas alors pourquoi nous n’y avons pas « répondu », pourquoi nous n’en avons jamais parlé, etc.  D’autres ne peuvent pas imaginer que nous ne soyons pas infiltrées par tous les services de police ou manipulées par le fantôme de Goering ... nous pensons que tous ces gens, en se levant le matin, ne doivent pas avoir une vision très optimiste de leur quotidien.

D’une façon provocante, nous serions tentées de dire que nous n’avons aucun commentaire à faire sur la rafle du 19 octobre. Le seul conseil que nous pourrions donner à ceux que cela intéresse est qu’elle ne sera certainement pas la dernière et que les années de misère social-pacifiste touchent à leur fin. Oh, pas que suite à notre combat politico-militaire, mais surtout parce que la crise n’ira qu’en s’accentuant, qu’elle radicalisera l’antagonisme de classes et que cela débouchera inexorablement sur la guerre impérialiste ou la guerre révolutionnaire.

L’idéalisme politique par lequel les démocrates bourgeois trompent les masses tente de présenter les formes historiques de la dictature bourgeoise comme extérieures au mouvement historique du capital. L’arnaque de cette combine est de nier l’économique et ses lois contradictoires comme facteur déterminant de l’Histoire sociale, et d’accréditer d’une autorité factice le rôle du pouvoir politique.

La dictature de la bourgeoisie, que cela plaise ou non aux démocrates, est une domination sans partage. Elle revêt, selon ses intérêts en des périodes et des lieux différents, le masque de la démocratie bourgeoise ou celui du fascisme policier et militaire, ou encore d’autres formes intermédiaires entre ces deux extrêmes.

La démocratie bourgeoise est la forme par laquelle cette même classe organise sa dictature quand la pacification du corps social est telle que l’antagonisme ne peut engendrer aucune expression offensive.

La dictature fasciste, via l’appareil policier ou militaire, est la forme par laquelle la bourgeoisie entend défendre son hégémonie quand les intérêts inconciliables des classes engendrent une lutte qui pose la question du pouvoir de classe.

La grande rafle du 19 octobre est un exemple illustrant cette réalité : la bourgeoisie a peur de la politique révolutionnaire car elle en connaît le danger. Aussi, quand pour la première fois depuis bien longtemps, elle en est confrontée à une manifestation authentique, est-elle obligée de réagir très brutalement.

Ouvrons une parenthèse : quand nous disons que la rafle du 19 / 10 est une réaction brutale, nous ne voulons pas nous joindre au pleurnicheur écolo. Ceux qui glapissent en invoquant leur honneur de notables bafoués sont les mêmes qui ne comprendront jamais — parce qu’ils s’y trouvent bien —, qu’ils siègent au cœur de l’impérialisme et que c’est avec leur collaboration que ce système tient debout.

Il y a deux raisons principales qui ont commandé la rafle du 19 / 10. La première et la plus évidente est évidemment policière : arrêter les militants des Cellules, tomber des structures de la guérilla. À ce niveau-là, l’échec est éclatant. Pourquoi ? Parce que nous avons su analyser concrètement ce qu’est la dictature bourgeoise même sous sa forme démocratique, estimer la qualité de notre lutte révolutionnaire et ses buts, et que nous nous sommes organisées en fonction de cela.

Au lendemain de la rafle, il était de bon ton dans les officines de « gauches » de déclarer : « on s’y attendait ... », alors qu’en réalité personne de ces petits démocrates ne s’était organisé en conséquence ! Cela différencie ceux qui sont des révolutionnaires conséquents et ceux qui s’en remettent à leur sainte mère de l’immaculable démocratie !

La seconde raison est celle de tenter de nous isoler en pratiquant un terrorisme policier à grande échelle. Ce n’est pas une technique nouvelle, les flics allemands appellent cela » … Il faut terroriser le corps social afin qu’il ne puisse être le vivier des communistes révolutionnaires. Mais cette combine n’est efficace que contre les petits-bourgeois qui sont les premiers à trahir dans l’espoir de conserver leurs maigres privilèges ! Comme la politique des Cellules Communistes Combattantes est portée et guidée par la cause du prolétariat et se développe en son sein, la situation n’est pas que les flics nous isolent mais au contraire que nous sommes en train de nous développer.

Nous nous souvenons que dès le 19 / 10, les retraités du gauchisme ont retrouvé un peu de leur verdeur dans l’initiative d’« organiser une riposte à la rafle policière ». Quelques réunions se sont tenues à gauche ou à droite et se sont unanimement soldées par une pitoyable débandade. Pourquoi ? Parce que ces petits chefs sur le retour n’entendaient pas comprendre le terrorisme de l’État bourgeois, et déployaient une activité aussi frénétique que solitaire : condamner notre lutte !

Personne ne les a suivis ... et en plus de s’être une énième fois — comme s’il en était encore besoin — démasqués et ridiculisés, ils ont brisé toute la révolte spontanée et ses potentialités nées de l’agression policière.

Nous disions plus haut que le blitz policier ne serait certainement pas le dernier, il est plus juste de dire qu’il ne s’est jamais arrêté depuis le mois d’octobre 1984. Les perquisitions, filatures, écoutes téléphoniques, chantages, etc., sont permanents et n’iront qu’en s’accentuant.

Une fable d’une rare débilité est récitée par les médias et reprise en chœur par ceux-qui-n’y-comprennent-rien-mais-ne-voudraient-quand-même-pas-avoir-l’air-trop-cloches : « la guérilla révolutionnaire veut provoquer le fascisme policier, car c’est ainsi que le mécontentement social pourra se développer ... » Une telle déclaration n’indique que la bêtise profonde de ceux qui la profèrent.

Il n’a jamais été question — et encore moins pour les Cellules — de baser une stratégie révolutionnaire historique sur la radicalisation des corps policiers. C’est d’une stupidité sans égal ! Par contre, ce que savent les marxistes, c’est que le développement de la lutte des classes entraîne inexorablement la répression policière et militaire, et que la question n’est donc pas de « vouloir » ou non l’exercice de la répression, mais de s’y préparer car elle sera présente, de plus en plus, au cours du processus révolutionnaire.

La question ne peut se poser qu’ainsi : aux forces de l’ennemi, le prolétariat et ses avant-gardes doivent opposer, sous la direction du Parti Communiste, des forces supérieures pour vaincre et instaurer sa propre dictature. À notre niveau organisationnellement embryonnaire, le fait que la rafle du 19 / 10 ne nous ait pas affaiblis démontre que l’adéquation entre nos buts politiques, notre analyse de la réalité et des tâches qu’elle impose, concrétisée dans notre pratique, est correcte. Nous nous sommes données les moyens de la politique révolutionnaire à travers la structure de guérilla clandestine, et c’était celle qu’il fallait choisir.

Pourquoi n’avons-nous pas « répondu » à la rafle ? Tout simplement parce que nous ne dialoguons pas avec l’État bourgeois, mais nous le combattons. La question pour les communistes ne se pose pas qu’il y ait ou qu’il n’y ait pas de répression puisque nous savons qu’il y en aura de plus en plus ! Les tâches des révolutionnaires sont l’organisation et la conduite des forces proIétariennes dans la guerre des classes. Et, dans la guerre de classes, comme dans n’importe quelle guerre, on n’imagine pas un camp s’indignant — à moins d’avoir perdu la raison et la couleur de son drapeau — que le camp adverse lui porte des coups !

Poser cette question de « répondre » à la répression révèle des positions politiques encore encrottées du légalisme bourgeois ou d’un certain idéalisme reposant sur l’incompréhension du caractère totalement antagonique des intérêts du prolétariat et de la bourgeoisie.

Maintenant, nous ne voulons pas dire que nous ne riposterons jamais aux exactions de l’ennemi. Mais cela est une autre question et chaque situation doit être bien analysée pour définir les intérêts politiques ou militaires de telle ou telle riposte. Pour en terminer avec cette journée du 19 octobre, nous dirons que notre « riposte » est permanente et réside dans la continuité de notre combat et son développement.

Depuis notre apparition début octobre, un sport douteux semble avoir fait un boom inquiétant dans ce petit pays : les fausses alertes à la bombe ... souvent revendiquées en notre nom. Nous voulons faire plusieurs commentaires à ce sujet.

Nous disons « commentaires », parce que nous ne pouvons pas changer grand chose à cette situation, mais que comme nous sommes directement « mouillées » dans ces aventures, nous voulons dire ce que nous en pensons.

Nous sommes les Cellules Communistes Combattantes, c’est-à-dire une organisation politique révolutionnaire au sein de laquelle des camarades s’engagent et assument la direction collective de notre militantisme. « Cellules Communistes Combattantes » veut donc dire, pour nous militants, notre identité, notre lutte, notre vie dans sa globalité. Il est donc, dans ce cas, malhonnête de parler en notre nom quand on n’a rien à voir avec nous. Même si cela part d’une position anarchiste ou d’une sincère bienveillance à notre égard — et que la fausse alerte foute la pagaille dans un cabinet ministériel —, nous n’acceptons pas cela et critiquons fermement cette pratique immorale.

Ensuite, nous critiquons encore plus cette méthode quand elle est la lâche récupération de nos actions au profit d’une politique que nous combattons. Sans devoir aller aussi loin que la provocation policière du 16 octobre ( commando delta ) on peut rappeler cette fausse revendication de notre attaque contre le CVP à Gand, sur les thèmes de la politique fédéraliste wallonne à Liège.

Nous disions en abordant ce point que nous savons ne pas pouvoir empêcher ces pratiques. Mais nous pensons que certains nous « utilisent » de bonne foi, ne nous connaissant pas et croyant bien faire, c’est à ceux-là que nous demandons d’arrêter immédiatement ces méthodes vis-à-vis desquelles nous sommes pleinement en désaccord.

À ceux qui entendent « gripper » le fonctionnement des institutions bourgeoises par un matraquage de fausses alertes — même sans nous nommer —, nous voulons dire deux choses. Premièrement, s’ils trouvent cela amusant, il n’empêche que ce n’est pas très sérieux ... et même assez limité ! L’organisation et la lutte révolutionnaires ne sont pas une affaire de téléphone et de frissons ! Deuxièmement, cette pratique est honteuse quand les travailleurs en font les frais. En octobre, une fausse alerte sur la voie du chemin de fer Bruxelles-Tienen a immobilisé les trains pendant plusieurs heures. Prendre les travailleurs en otage pour satisfaire ses petits caprices de frustré ne peut être l’œuvre que d’irresponsables imbéciles ou un travail de flics.

L’actualité récente nous impose d’ajouter un dernier point à ces « réponses concrètes ». Les 20 et 21 avril, deux attentats ont été menés à Bruxelles, contre l’« Assemblée de l’Atlantique Nord » et la multinationale AEG-Telefunken. Ces attentats furent revendiqués la semaine suivante par une « unité du 20 / 4, FRAP ».

Nous ne ferons pas ici une longue réflexion sur ces actions et ce FRAP car nous n’en connaissons que ce que les médias nous ont rapporté ... et dont nous avons appris à nous méfier de la « qualité ». Nous ne connaissons pas ce groupe et son orientation politique, ce que nous avons lu de ses revendications nous paraît être le discours d’anarchistes révoltés ... Attendons d’en savoir plus.

Mais la question n’est pas de discourir maintenant sur ces gens et leurs actions, mais de dénoncer l’initiative psychologique qui fut développée à travers les médias et contre nous, sur la base de ces actions.

On peut lire dans Le Soir du 22 / 4 : « Le FRAP ... la nouvelle étiquette des CCC ? », dans la DH du 22 encore : « Une dissidence des CCC ? » et ce matin dans la Libre Belgique : « Certains, trouvant les CCC insuffisamment combatives, auraient créé le FRAP et poursuivi les actions terroristes » 

Nous l’avons déjà dit, nous ne connaissons pas le « FRAP » et n’avons aucun échange avec ces militants. Ce que nous voulons souligner, et pourquoi il en est ainsi, c’est qu’aucune scission ne s’est produite au sein des Cellules Communistes Combattantes dont l’actualité est à la multiplication et non à la division.

Les communistes n’ont aucune crainte de la clarification politique, et si elle s’impose dans le devenir de l’organisation, elle ne sera jamais refusée, parce que sinon l’organisation n’a pas d’avenir historique. Donc, si un jour, comme cela s’est passé de nombreuses fois dans l’histoire pour séparer les révolutionnaires des révisionnistes une scission s’impose, nous l’assumerons et en rendrons compte devant la classe ouvrière.

Mais comment imaginer une « scission » au sein des Cellules Communistes Combattantes aujourd’hui ? Les journalistes croient-ils que notre lutte politique et l’engagement de nos vies au service de la révolution est le produit d’un coup de tête ? Ces mêmes journalistes sont-ils incapables de se faire raison de ce qu’ils écrivent : « Les sympathies qu’elles ( les Cellules Communistes Combattantes ) se sont aménagées depuis ( l’automne 1984, c’est-à-dire l’initiative politico-militaire ), ont probablement accru leurs effectifs. »

La seule excuse que nous trouverions aux incapacités de ce Roger Rosart de La Libre Belgique, est de s’être accoutumé au sempiternel spectacle des gauchistes et de nous confondre avec eux. La réussite personnelle, étant au sein de ces nombreux « Partis », plus communistes qu’internationalistes les uns que les autres, aussi présente qu’à l’UDRT, il s’impose de créer autant de groupuscules qu’il y a de prétendants. L’activité de ces groupuscules tient principalement dans l’activité d’injures réciproques.

Mais au sein des Cellules, l’activité unificatrice est le combat de classe pour la révolution communiste. Aussi, plutôt que de scissionner nous sommes plus tentées par une plus grande unification sur la ligne marxiste-léniniste. Devenir militant des Cellules Communistes Combattantes, engager sa vie au service de la révolution, risquer sa vie et sa liberté, sont des décisions politiques d'une grande responsabilité qui ne peuvent être assumées que par la force d’une identité politique qui ne se remet pas en cause avec les saisons !

Nous terminons maintenant avec cette lettre. Le combat continue et rien n’arrêtera l’offensive prolétarienne. Nous vaincrons.

Fin avril 1985

Cellules Communistes Combattantes